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Férue de littérature policière, mes goûts sont très éclectiques : romans noirs, romans à suspense, thrillers, thrillers psychologiques ou polars. Face à la profusion d'ouvrages de littérature policière, il est parfois bien difficile de faire son choix. Je vous donne donc mon avis quant à mes lectures.

07 May

"Joyland" Stephen King

Publié par Les Polars de Marine

Joyland – Heaven’s Bay – Caroline du Nord.

Devin Jones raconte...

Joyland était un parc indépendant, pas aussi grand qu’un Six Flags et même pas comparable à Disney World, mais suffisamment grand pour en mettre plein la vue, surtout avec Joyland Avenue, l’allée principale, et Howie Way, l’allée secondaire, pratiquement désertes et aussi larges que des autoroutes à huit voies. J’ai entendu vrombir des scies électriques et aperçu des tas d’ouvriers – la plus grosse équipe bourdonnait comme un essaim autour du Thunderball, l’une des deux montagnes russes de Joyland – mais il n’y avait pas un seul client, étant donné que le parc n’ouvrait ses portes que le 15 mai. Quelques baraques à frites étaient opérationnelles pour assurer le repas de midi des ouvriers et, devant un stand de voyance parsemé d’étoiles, une vieille dame m’épiait d’un œil soupçonneux. A une exception près, toutes les attractions étaient barricadées.
Cette exception, c’était la Carolina Spin. Haute de cinquante mètres (je l’apprendrais plus tard), la grande roue tournait très lentement. Devant, un homme plutôt musclé, jean délavé, bottes en daim râpées tachées de graisse et maillot de corps à bretelles, me regardait arriver. Il portait un chapeau melon incliné sur des cheveux couleur charbon et il avait une cigarette sans filtre coincée derrière l’oreille. Il ressemblait à un de ces bonimenteurs de foire dans les bandes dessinées des journaux d’autrefois. Il avait une boîte à outils ouverte à côté de lui et un gros transistor posé sur une caisse en bois. Les Faces chantaient Stay with Me et le gars se trémoussait en rythme, les mains dans les poches arrière, balançant les hanches de droite et de gauche. Une pensée absurde mais parfaitement claire m’est venue à l’esprit : Quand je serai grand, je veux être exactement comme lui.

La rumeur court que le fantôme de Linda Gray, une jeune femme assassinée dans la maison de l’horreur, hante les rails du petit train. 

Mrs Shoplaw se mit à rire. « Ah, on dirait, en effet. Commençons par le nom de ce prétendu fantôme : elle s’appelait Linda Gray et elle était originaire de Florence, en Caroline du Sud. Elle et son fiancé – s’il l’était bien, car les flics ont vérifié toutes ses relations et n’ont trouvé aucune trace de ce supposé fiancé -, elle et son fiancé ont donc passé la dernière nuit sur terre de cette pauvre fille au Luna Inn, un peu plus bas sur la plage. Le lendemain, ils sont arrivés à Joyland à onze heures du matin. Le fiancé leur a pris des forfaits pour la journée, payés en espèces. Ils ont fait quelques tours de manège puis ils ont déjeuné tard, au Rock Lobster, le restaurant de poissons à côté de la salle de spectacle. Il était un peu plus d’une heure. Quant à l’heure de sa mort… vous savez certainement comment ils l’établissent… contenu de l’estomac, etc.

A Joyland, il y a, bien sûr, et comme dans tout parc d’attractions, la grande roue, des manèges divers et variés, la maison hantée et aussi la maison de l’horreur. Une galerie de personnages gravite dans ce parc. Des personnages internes dont, entre autres, Rozzie / Fortuna, la diseuse de bonne aventure qui tiendra un rôle prépondérant dans la tournure du récit de part ce qu’elle a pu annoncer à Devin et qui se réalisera en partie. Et également des personnages externes tels Mike, ce petit garçon en chaise roulante rencontré sur la plage avec Annie sa maman. D’une lucidité et d’une maturité remarquables pour un enfant si jeune, Mike sait qu’il ne lui reste plus que quelques années à vivre.

 

 

L’été bat son plein et Devin est engagé en même temps qu’une centaine de saisonniers pour travailler dans ce parc d’attractions. Il se liera d’amitié avec Tom et Erin deux étudiants comme lui.

Puis, les beaux jours se terminant, c'est l’automne qui arrive à grands pas et le parc va bientôt refermer ses portes. Tom et Erin sont repartis à la faculté mais Devin, éprouvant bien des difficultés à accepter sa déception sentimentale avec Wendy et préférant prendre le temps de réfléchir et de rester dans cet endroit auquel il s’est attaché a fait le choix de rester et de prendre une année sabbatique. Commencera alors une aventure un peu particulière pour ce jeune garçon.

 

 

L’ambiance d’une fête foraine est souvent scandée de rires et de joie. Joie des enfants qui sont venus s’amuser, rires des parents heureux de partager le bonheur de leurs enfants. Mais il y a aussi l’envers du décor : ces hommes et ces femmes qui sont payés pour vendre du bonheur. Ceux qui doivent être prêts à parer à toute éventualité en cas d’accident, quel qu’il soit.

« Joyland » est le récit à la première personne de Devin, ce jeune étudiant alors âgé de 21 ans à peine et qui découvrira cette année là le travail mais aussi l’amitié et l’amour et aussi les joies et les peines. En résumé, tout ce qui fait la vie.

 

Stephen King est un auteur qui s’est fait un nom dans le domaine de l’horreur mais également en écrivant des récits fantastiques, de fantasy, science-fiction ainsi que des romans policiers. Quelques uns de ses récits ont été portés au grand écran. On se souviendra notamment de "Shining", "Carrie" ou "Christine" qui sont probablement les adaptations cinématographiques de ses romans les plus marquantes.

 

 

Dans le cas présent, ne vous y méprenez pas. Aucun frisson ni angoisse, juste une intrigue policière qui n’est toutefois pas prépondérante. Mais surtout et avant tout, une très belle histoire d’amitié et d’amour ainsi qu'une immersion totale dans le monde forain. Ne vous fiez pas non plus à la 4 de couv car aucun clown ne viendra hanter vos nuits comme dans « Ca ». En celà, je rassure tous ceux qui éprouvent une peur viscérale des clowns.

« Joyland » est donc un ouvrage qui se situe à mi-chemin entre roman d'aventures et roman policier et qui sort de l’univers habituel de cet auteur.

 

 

 

 

Albin Michel

324 pages

21,90 €

"Joyland" Stephen King
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Férue de littérature policière, mes goûts sont très éclectiques : romans noirs, romans à suspense, thrillers, thrillers psychologiques ou polars. Face à la profusion d'ouvrages de littérature policière, il est parfois bien difficile de faire son choix. Je vous donne donc mon avis quant à mes lectures.