13 Nov

'Fontaineblues' Christophe Tembarde

Publié par lespolarsdemarine - Catégories : #Critiques

Friedrich dresse le triste bilan d’un âge avancé. Cinquantenaire, il en veut à tout le monde : sa femme Beate avec laquelle il n’a pu avoir d’enfant, son travail de médecin en Allemagne qui le mine, son maigre salaire, la réunification qui à ses yeux n’en est pas une tant la différence est notable entre l’ex Allemagne de l’Est et Allemagne de l’Ouest,…

Son père vient de mourir. Il se reproche terriblement d’être arrivé une demi-heure trop tard à l’hôpital. Certes, il ne s’entendait pas particulièrement avec lui mais ce laps de temps lui aurait toutefois permis de dire adieu à son géniteur. Car de son père, il n’en a que le nom. Toutefois, il s’avère que cette mort va changer le cours de son destin.

…« Mon cher Friedrich,

Quand tu liras ces quelques lignes, je ne serai plus de ce monde. Je ne sais pas si ma disparition te causera de la peine ou si elle sera pour toi un soulagement. Nous nous connaissons si peu. Je ne te fais aucun reproche. J’ai moi-même une grande part de responsabilité dans cette absence de relation : je n’ai jamais eu le goût des confidences et des discussions intimes. Pourras-tu me le pardonner ? Ce que je veux te confier aujourd’hui, il m’était difficile de le faire de mon vivant, tu le comprendras aisément. Tu le trouveras, avec un courrier plus détaillé, dans un coffre de la Deutsche Bank de Potsdam. La clé du coffre est dans cette enveloppe. Si tu veux en savoir plus, tu peux contacter mon vieil ami Steiner à Leipzig, s’il est encore vivant au moment où tu apprendras son existence. Ses coordonnées sont aussi dans le coffre. Ne me juge pas trop hâtivement. Et sache que je t’aime à ma façon.

Adieu. »…

Stanislas Branisky était tireur d’élite et a démissionné du GIGN. Maintenant libraire, il goûte les plaisirs d’une vie calme et agréable et a pour habitude de faire de longues promenades dans la forêt de Fontainebleau avec son ami Marc. Le jour où Marc meurt à Bruxelles dans d’étranges circonstances, tout bascule. Il ne peut croire en l’hypothèse du suicide. Depuis que celui-ci était installé en Belgique, il était très heureux et rien ne l’aurait poussé à commettre un tel acte. Son ami Stan va donc être contraint, bien malgré lui, d’enquêter lui-même sur cette affaire, surtout lorsque Laure, sa veuve, est agressée devant chez elle…

Mon avis quant à ce roman ? Mitigé : des dialogues souvent assez crus et un langage plus que familier dans certaines répliques. Mais fort heureusement, le style de la narration vient compenser cette faiblesse. L’idée de l’intrigue est bonne mais j’ai toutefois regretté que ce récit n’ait pas été plus fouillé. Mon impression générale est que l’accent est bien plus porté sur les réflexions du personnage principal, sur sa vie et sur sa relation amoureuse avec Mariam que sur l’intrigue elle-même. Certes, il y a enquête mais elle est légère et le dénouement est assez prévisible.

Il s’agit donc d’une critique en demi-teinte. Je suis persuadée que l’auteur est à même d’écrire un excellent roman policier mais en densifiant les éléments d’une future enquête et en y apportant plus de rebondissements ou d’éléments nouveaux. Car dans le cas présent, il s’agit pour moi d’un bon roman policier qui se laisse lire très facilement. Trop facilement.

Après avoir décroché son diplôme d'ingénieur agronome, Christophe Tembarde convainc les autorités militaires qu'elles peuvent facilement se passer de ses talents d'épluche-légumes. Il s'expatrie en Afrique et tire de cette expérience la toile de fond de son premier roman ‘Cacao amer’ paru en 2006 aux Editions Les Contrebandiers. Vingt-cinq ans plus tard, on le retrouve au sein d'une ONG spécialisée dans les questions de développement des pays du Sud, thème qui traverse son nouveau roman Fontaineblues.

Editions In Octavo

218 pages

19 €