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Férue de littérature policière, mes goûts sont très éclectiques : romans noirs, romans à suspense, thrillers, thrillers psychologiques ou polars. Face à la profusion d'ouvrages de littérature policière, il est parfois bien difficile de faire son choix. Je vous donne donc mon avis quant à mes lectures.

20 Feb

"Psychose" Alfred Hitchcock

Publié par lespolarsdemarine  - Catégories :  #Critiques

20380203.jpg-r_160_240-b_1_D6D6D6-f_jpg-q_x-xxyxx.jpgConsidéré comme le pionnier de nombreuses techniques dans le genre du thriller, Aflred Hitchcock est, à son époque,  le maître incontesté du suspense. Producteur, scénariste et réalisateur, il naît le 13 août 1899 au Royaume-Uni et meurt le 29 avril 1980 à Los Angeles.

Son enfance fut très protégée et solitaire. Se sentant rejeté par son obésité, il a peu d’amis et joue beaucoup seul. Le comportement ah assistantde ses parents parfois surprenant lui laissera quelques séquelles. Sa mère avait, par exemple, pour habitude de l’obliger à se tenir debout devant elle quand il s’était mal conduit. Ce qui pouvait durer des heures. Une attitude qui lui aura inspiré le personnage de la mère de Norman Bates dans « Psychose ». Il était également très méfiant envers la police, son père l’ayant contraint alors qu’il n’avait pas plus de 5 ans, d’aller remettre un mot manuscrit dans un commissariat. Les policiers,  après lecture de ce billet, l’ont enfermé dans une cellule pour le relâcher quelques minutes plus tard en lui disant : « Voilà ce qui arrive aux méchants garçons »…

 

Hitchcock se souvient

 

Il commence à travailler dans la publicité puis sera auteur et graphiste. Au début des années 1920, il remplacera 2-lrg14.jpgun réalisateur. Il fit ses débuts dans le cinéma muet. En 1923, il rencontre sa future femme Alma Reville sur un tournage de film qu’il épousera trois années plus tard.      

Sa filmographie est impressionnante. 60 années de carrière lui auront permis de réaliser 54 longs métrages dont les plus importants sont probablement « Les 39 marches », « Fenêtre sur cour », « Sueurs froides », « La mort aux trousses », « Pyschose » ou « Les oiseaux ». « L’homme qui en savait trop » et « Les 39 marches » seront considérés comme les deux meilleurs films de sa carrière. Tout son art a résidé dans sa capacité à combiner de manière très habile la tension et l’humour, même s’il s’agissait d’humour noir. Les thèmes récurrents de ses productions sont la peur, la culpabilité, la perte d’identité ainsi que celui de l’innocent persécuté, accusé à tort, injustement poursuivi et obligé de se disculper. Mondialement connu, il a laissé une empreinte incontestée dans le cinéma Américain. Afin de retranscrire le suspens, Hitchcock avait un procédé bien personnel : il voulait obtenir un décalage entre ce que le spectateur sait et ce qu’il voit. Il accentuait la musique, les effets de lumière et d’ombres. Il jouait surtout avec le spectateur en lui donnant l’impression que lui seul mesurait le danger de la situation alors que le héros n’en était pas conscient. Souvenez-vous de « Fenêtre sur cour » où le spectateur était le seul à voir le voisin d’en face sortir avec une femme de son appartement alors que le héros est, à ce même moment, endormi. Procédé identique dans « Pyschose »  où le spectateur est, de nouveau le seul à voir la porte s’entrouvrir et à prévoir le meurtre quand le détective monte les escaliers de la maison de Norman Bates.

Vers la fin des années 30, le réalisateur sera au sommet de sa carrière en Grande-Bretagne. C’est à ce moment que le cinéma Américain s’intéressera à ses productions et qu’il partira pour Hollywood.

 

 

Dans les films Hitchcockiens, 18353308.jpgles jeunes femmes blondes représentent souvent le mal. Et ce sont les figures féminines qui sont souvent les plus noires. La mère, est quant à elle souvent grace_kelly_slider_3.jpgdécrite de manière peu flatteuse (ex des Oiseaux ou de Psychose).

Hitchcock apparaissait dans tous ses films, des apparitions qui étaient en quelque sorte sa signature personnelle et qui sont devenues presque plus célèbres que ses films comme celle de « L’inconnu du Nord Express » hitchcock-copie-1.jpgdans laquelle il monte dans le train avec une contrebasse. Il influencera bon nombre de cinéastes tels que Truffaut, Chabrol, Polanski ou Spielberg. Psychose a par exemple servi de référence à Halloween (1978), Massacre à la tronçonneuse (1974), Scream (1996), ou Vendredi 13 (1980) où un psychopathe éliminait  un à un les personnages de l’histoire. « Les Oiseaux » auront inspiré les scénarios des Dents de la mer (1975), film catastrophe où des animaux meurtriers étaient mis en scène.  

La musique tient une place prépondérante dans tous ses films. Il disait à propos de « Psychose » :

« Ma principale satisfaction est que le film a agi sur le public, et c'est la chose à laquelle je tenais beaucoup. Dans Psycho, le sujet m'importe peu, les personnages m'importent peu ; ce qui m'importe, c'est que l'assemblage des morceaux de film, la photographie, la bande sonore et tout ce qui est purement technique pouvaient faire hurler le public. Je crois que c'est une grande satisfaction pour nous d'utiliser l'art cinématographique pour créer une émotion de masse. »


L’HISTOIRE DE « PSYCHOSE»


L’idée du film lui vient alors qu’il lit une excellente critique de Psycho, un livre de Robert Bloch dont l’histoire est celle d’un tueur en série. Il lit alors le roman et décide de l’adapter au cinéma. Ce film est LE film d’Hitchcock par excellence et pourtant, il faut savoir que Hollywood n’en veut pas dans un premier temps. Toutefois convaincu que celui-ci peut être un succès, il Hopper-House-by-the-Rairoad-copie-1.jpgs’obstine et décide de le faire avec ses propres moyens. Il a été tourné volontairement en noir et blanc et n’a coûté que cent mille dollars alors qu’il en a rapporté plusieurs dizaines de millions.  Les décors sont extrêmement épurés et il est muet pour la moitié du temps. On remarque que aucun de ses personnages ne sont spécialement sympathiques ni honnêtes. L’opposition du bien et du mal et la notion de châtiment sont largement présents.

Enfin, pour la petite histoire, il faut savoir qu’il s’est largement inspiré du tableau de Edward Hopper pour la maison de Norman Bates.


Dans le film joué par Antony Hopkins, Helen Mirren (Alma Reville) et Scarlett Johansson (Janet), l’on y voit les difficultés que rencontre Hitchcock pour faire accepter cette production par Hollywood et l'on y apprend le rôle prépondérant que tiendra son épouse dans cette réalisation. Alma le soutiendra envers et contre tout jusqu’au bout. Elle ira même jusqu’à l’aider dans les tournages de certaines scènes et à accepter qu’ils hypothèquent 092012-hitchcock.jpgleur propre maison. Le réalisateur devra aller jusqu’à faire sa promotion seul en insistant pour que les guichets des salles ne laissent plus entrer personne une fois le film commencé, un procédé qui aura pour effet d’aiguiser la curiosité du spectateur. Un Antony Hopkins très convaincant et une métamorphose physique assez impressionnante pour lui permettre de ressembler au mieux au maître du suspens.

Un film que je vous recommande, ne serait-ce que pour la prestation de Antony Hopkins et pour le plaisir de se replonger dans l'atmosphère Hitchockienne. 

On y apprend également que le film sera très mal perçu à sa sortie aux Etats-Unis par la critique, les spectateurs étant surpris par la violence de certains passages. Toutefois, il sera très bien accueilli en Europe.


La scène du meurtre sous la douche, scène probablement la plus connue de l’histoire du cinéma arton9592-1cdc1.jpgest d'une grande violence. Toutefois, on remarque que le couteau ne touche jamais le corps. Tout sera réalisé après au montage. Aucun cri n’est poussé mais tout est fait par la musique. Il aura fallu sept jours et non moins de 70 prises différentes pour seulement 45 secondes de mise à l’écran. Cette scène a coûté 62.000 dollars, soit plus de la moitié du budget total du film. Le réalisateur a voulu souligner le voyeurisme et a mis l’accent sur le couteau et le sang qui gicle qui était en réalité du coulis de chocolat, le film étant en noir et blanc, nul n'était besoin que le liquide ait la couleur du sang.  

 

 

 

 

 

Commenter cet article
O
Bonjour<br /> Je ne suis pas cinéphile mais j'ai apprécié le roman de Robert Bloch qui écrit pas de très bons ouvrages, dont Psychose XIII afin que le cinéma ne produise pas des psychoses à répétition, comme<br /> cela semblait devenir.<br /> Amitiés
Répondre
S
pas encore pu aller le voir au cinéma mais ton avis me donne encore plus envie de me rendre dans une salle obscure afin d'admirer la prestation d'anthony (que les critiques jugent excellente)et le<br /> génie qu'était hitchock.
Répondre
L
<br /> <br /> Je te souhaite une bonne séance dans ce cas !<br /> <br /> <br /> <br />
V
Ce film m'avait beaucoup marqué quand je l'ai vu, il y a très longtemps. Et je n'ai jamais eu l'occasion de le revoir en entier. Peut-être vais-je attendre de voir le film avec Hopkins, avant de<br /> retourner au Bates motel.
Répondre
L
<br /> <br /> Oui je pense que cela vaut mieux en effet ;)<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> <br />

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