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Férue de littérature policière, mes goûts sont très éclectiques : romans noirs, romans à suspense, thrillers, thrillers psychologiques ou polars. Face à la profusion d'ouvrages de littérature policière, il est parfois bien difficile de faire son choix. Je vous donne donc mon avis quant à mes lectures.

08 May

"Maman a tort" Michel Bussi

Publié par Les Polars de Marine

Un braqueur en cavale.

Une peluche abandonnée.

Un enfant disparu.

Une révélation : celle du commandant Marianne Augresse…

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4 jours auparavant...

 

Malone parle. Avec ses mots d’enfants. Il tente, sous les questions, de retracer son histoire. Aidé par son fidèle compagnon Gouti : sa peluche.

Un drôle de petit bonhomme qui, du haut de ses 3 ans et demi, clame haut et fort que sa maman n’est pas sa vraie maman.  

 

Seul un psychologue scolaire : Vasile le croit et alerte le commandant Augresse qui, sceptique dans un premier temps, finit également par trouver certains faits pour le moins étonnants et inquiétants.

 

Alors, les questions qui se poseront dans un premier temps sont :

Qui est Malone ?

Raconte-t-il la vérité, retranscrit-il des souvenirs réels ou bien s'invente-t-il son monde à lui empli de souvenirs fictifs qu’il se serait lui-même créés selon les histoires que lui a raconté son fidèle Gouti ?

Est-il dans la réalité ou dans l’imaginaire ?

Rêve ou réalité ?

Et vous vous dites également probablement qu’une peluche ne peut pas parler, n’est-ce-pas ?

Et pourtant...

La voix de Maman-da traînait toujours un peu, surtout le soir, comme si elle était tellement fatiguée qu’elle n’allait jamais terminer ses phrases.
- Tout va bien, mon chéri ?
- Oui.
Malone avait déjà envie qu’elle parte, mais comme chaque soir, Maman-da s’asseyait sur le bord du lit et lui caressait les cheveux. Ce soir, elle insista encore plus. Elle passa ses bras derrière son dos et pressa son cœur contre sa poitrine, aussi fort qu’il serrait son doudou contre lui, pensa Malone, sauf que là, ça lui faisait un petit peu mal.
- Demain, je vais voir ta maîtresse à l’école, tut te rappelles ?
Malone ne répondit rien.
- Il paraît que tu racontes des histoires. Je sais bien que tu adores les histoires, mon chéri, c’est normal pour un petit garçon comme toi. Je suis même très fière quand tu inventes toutes ces choses dans ta tête. Mais les grandes personnes parfois, elles les prennent au sérieux, elles pensent qu’elles sont vraies. C’est pour cela que ta maîtresse veut nous voir, tu comprends ?
Malone fermait les yeux, exprès. Cela dura longtemps avant que Maman-da ne se décide.
- Tu as sommeil, mon chéri. Je te laisse dormir. Fais un gros dodo.
Elle l’embrassa, éteignit la lumière et sortit enfin de la chambre. Malone attendit, prudent. Il jeta un œil sur le réveil cosmonaute.
Petite aiguille sur le 8, grande aiguille sur le 9.
Malone savait qu’il ne devait réveiller son doudou que lorsque la petite aiguille serait sur 9, maman lui avait aussi appris ça.
Il regarda le grand calendrier du ciel accroché au mur, juste au-dessus du réveil cosmonaute. Les planètes brillaient dans la nuit. Quand tout était éteint dans la chambre, on ne voyait plus qu’elles dans le noir. Aujourd’hui, c’était le jour de la lune.
Malone était pressé que Gouti lui raconte son histoire, la sienne, celle du trésor de la plage. Le trésor perdu.
[…]
Petite aiguille sur le 9, grande aiguille sur le 12
Malone resta longtemps à écouter le silence, pour être bien certain que Maman-da n’allait pas remonter l’escalier.
Ses petits doigts couraient sous les draps, ils sentaient battre le cœur de Gouti, le caressaient, le câlinaient ; il était un peu chaud. Quand il fut complètement réveillé, Malone se cachait sous les draps, avec sa peluche. Il ouvrit grand ses oreilles. C’était le jour de la lune. C’était le jour de l’histoire de Gouti et des noisettes. Il ne se rappelait pas combien de fois il l’avait écoutée.
Des jours de la lune, il y en avait eu beaucoup, tellement qu’il ne se rappelait pas combien. Qu’il ne se rappelait pas des jours de la lune, avant.
Malone posa son oreille tout contre Gouti, comme s’il était un petit oreiller très très doux.

"Maman a tort" Michel Bussi
"Maman a tort" Michel Bussi

Michel Bussi sème, tout au long de ce nouveau roman, des indices. Comme à son habitude, il croise, entrecroise et décroise les évènements. 

Mais il soulève également différentes problématiques très intéressantes : peut-on réellement apporter du crédit aux dires d’un très jeune enfant ? Et qu’en est-il de la mémoire ? Comment se fabriquent les souvenirs ?

 

Maintenant, lisez également bien ces noms : Marianne Augresse – Vasile Dragonman – Jean-Baptiste Lechevalier – Pierrick Pasdeloup.

Cela ne vous fait penser à rien ?

L’auteur crée toutes les conditions pour entrer dans le monde de l’enfance. Et c’est à la manière d’un conte qu’il nous livre un roman très intriguant et très bien mené dont les clefs seront remises au fur et à mesure de la lecture, disséminées et lâchées tels les cailloux du Petit Poucet.

 

 

Michel Bussi est, à ce jour, un des auteurs de romans policiers les plus lus.

En ce qui me concerne, un de ses ouvrages : Nymphéas Noirs reste le meilleur roman qu’il m’ait été donné de lire.

"Pour l’émotion suscitée à la fin du roman et pour un dénouement final que rien ne laisse présager. Une fin totalement inattendue et des plus surprenantes.

Pour l’originalité de l’intrigue.

Pour l’amour de la peinture et l’admiration que l’on ne peut que ressentir à la vue de l’œuvre de Monet.

Pour le talent de l’auteur qui a merveilleusement bien su retranscrire l’ambiance de ce village et l’immersion dans la vie de ces personnages et, indirectement, dans celle de l’œuvre du peintre".

 

Dans le cas présent, l’auteur écrit selon une construction dont le fil se déroule à l'envers. Une construction toutefois très logique, établie selon un plan bien défini et où, en aucun cas, le lecteur ne se perdra. "L'alchimie est vraiment parfaite entre manipulation, émotion et suspense". La 4 de couv n'est aucunement trompeuse.

Il y a toujours beaucoup d'émotion, de finesse et de sensibilité dans l'écriture de Michel Bussi. 

Et une fois de plus, ce nouvel ouvrage ne déroge pas à la règle.

Une bien belle réussite !

 

 

 

 

Presses de la Cité

12,50 €

323 pages

"Maman a tort" Michel Bussi
"Maman a tort" Michel Bussi
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S
d'accord, Marine, ce n'est pas "les nymphéas noirs" et son ambiance tout à fait exceptionnelle. mais on ne fait pas de chefs d'œuvres à tous les coups.<br /> Un polar, comme il se doit très bien embrouillé, avec une maman qui n'est pas la bonne, la vraie génétique, mais en définitive, avec qui va t'il partir, le petit Malone?<br /> La fin est quand même tout à fait invraisemblable. Comment peut-on prévoir un plan aussi loin à l'avance des événements de la dernière journée?<br /> Mais bon, après tout, c'est du (bon) roman
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