"Les ombres innocentes" Guillaume Audru
Héléna Roussillon est aide soignante à la clinique psychiatrique des Dômes. Elle doit gérer un cas bien particulier : celui de Lucie qui s’auto mutile et reste une énigme pour le personnel soignant. Mais Héléna n’approuvant pas la politique de l’hôpital consistant à « gaver » les patients de cachets afin qu’ils soient plus calmes et préférant chercher à comprendre les causes du mal être de cette femme, risque la mise à pied. Obstinée et décidée envers et contre tout à connaître les raisons de la folie de Lucie, elle mettra tout en œuvre afin de savoir ce qui s’est passé.
Elie Sarrabé, ancien commissaire d’Ussel désormais à la retraite lit un article de journal qui ravive de bien sombres souvenirs. Celui de la disparition de Marcel Chauffour, retrouvé quelques jours plus tard. Il connaît cet homme.
Maltraitances sur une personne âgée
Sa disparition avait été signalée par une employée de l’ADMR, cinq jours plus tôt. Comme tous les matins, elle s’est présentée chez lui afin d’effectuer le ménage et la cuisine. Il n’a pas répondu alors qu’il ne quitte quasiment jamais son domicile. De plus, tous les volets étaient fermés. L’homme ne répondait pas non plus au téléphone. L’employée a alors renouvelé l’opération le lendemain matin, sans plus de succès. Inquiète, elle a alors contacté la gendarmerie d’Eygurande. Celle-ci s’est déplacée mais n’a pu que constater l’absence du propriétaire des lieux. Cependant, sans une autorisation de la famille qui ne s’est pas manifestée, les autorités n’ont pu procéder à des recherches plus approfondies. Par ailleurs, l’enquête préliminaire de voisinage n’a pour l’instant rien donnée, à précisé le capitaine Richard Meyjean, de la brigade de gendarmerie d’Eygurande, en charge de l’investigation. Hier, comme par miracle, celui qui prétend se sommer Marcel Chauffour a refait surface. Il a été retrouvé sur la D79, le visage en sang, physiquement mal en point, à proximité de sa ferme du massif des Agriers. Pris en charge par la gendarmerie, il a pu décliner son identité et a avoué être tombé dans son escalier. Il a été examiné par le docteur Rafus mais a néanmoins refusé tout secours médical approfondi. Marche Chauffour est rentré chez lui dans la soirée.
Matthieu Géniès.
Nicolas Jansac est notaire de province. Il découvre le corps de sa mère sans vie. Assassinée d’une manière effroyable : pendue à un croc de boucher dans sa propre ferme.
Elie Sarrabé décide de faire appel au journaliste Matthieu Géniès qui a rédigé l’article afin de faire la lumière sur cette affaire et voit, par la même occasion, celle de se « racheter une conduite » et de faire taire les démons intérieurs qui le hantent depuis qu’il a fait la connaissance de Marcel Chauffour il y a de nombreuses années dans des circonstances très particulières.
Quant à Matthieu, il voit dans cette affaire l’opportunité de se sortir de sa condition de « journaleux », affecté jusque là à la rubrique des faits divers et des chiens écrasés. Il aura l’occasion d’écrire un article sur un passé qui, une fois dévoilé, fera couler beaucoup d’encre.
L’accroche est immédiate. Et même si le lecteur sait que le destin des trois protagonistes : Héléna, Matthieu et Serge Limantour - gendarme - ne tardera pas à se croiser, il se demande toutefois par quel truchement et surtout quel est le lien qui les unira.
En cela, le suspens est parfaitement dosé et les informations sont livrées avec suffisamment de parcimonie pour maintenir l’attention du lecteur qui, pris dans le déroulement du récit, tournera les pages sans même s’en rendre compte.
« Les ombres innocentes » est le second roman de Guillaume Audru, après « L’île des hommes déchus ». Un récit que j’avais apprécié mais où l’on pouvait regretter quelques maladresses pouvant être attribuées à un premier essai, telles quelques répétitions et une lecture trop facile desservie par un style un peu léger. J’avais également regretté que l’intrigue n’ait pas été plus dense. Toutefois, le suspens étant bien maintenu et ce, jusqu’à la fin, l’ensemble était plutôt réussi.
Dans le cas présent, on peut noter que l’auteur a progressé en livrant les réponses aux questions au fil du récit mais suffisamment tard pour ne pas donner l’impression au lecteur d’avoir compris trop vite et lui donner l’envie de continuer à tourner les pages afin de connaître le fin mot de l'histoire. Et en ce qui concerne ce fin mot, force est de constater qu'il est surprenant et inattendu. Aussi douloureux que puissant.
Editions du Caïman
264 pages
13 €
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