19 Sep

"Sang famille" - Michel Bussi -

Publié par Les Polars de Marine

Colin est orphelin de père.

Enfin, d’après ce qu’on lui a dit.

Mais lui, n’y a jamais cru.

Il a donc, à l’âge de ses 6 ans, été adopté par son oncle Thierry et sa tante Brigitte ce, après avoir appris que sa mère était également morte dans un accident de la route.

Colin a grandi et est désormais un adolescent à l’aube de ses 16 ans.

Il décide de partir en camp voile sur l’île de Mornesey.

J’avais déjà corné la page du catalogue. Jeux de rôle dans un château médiéval en Auvergne. J’en salivais à l’avance. Tout ce que j’aimais. Et puis je suis tombé sur cette saleté de page 37 : un camp voile de dix-sept jours sur l’île de Mornesey. La plus ensoleillée des îles Anglo-Normandes, disait la brochure. Animateurs brevetés. Sous la direction du père Duval. Vingt-cinq ans d’expérience. Hébergement sous tente. Participation de tous à la vie collective. Grands jeux. Voile tous les après-midi sur la Manche.
Le catalogue faillit me tomber des mains.
Je regardai à peine le programme : la voile et la vie collective. Un seul mot m’avait frappé. Touché au cœur.
Immanquable, inévitable.
Mornesey !
Mon passé. Mon histoire.
Mon histoire inachevée.
Pouvais-je me douter, alors, que j’aurais dû jeter à la poubelle ce catalogue ? Le déchirer page par page, puis les brûler une à une, dans le cendrier de mon oncle ?
Pouvais-je imaginer qu’en choisissant ce camp, j’allais librement, de mon plus strict plein gré, ouvrir la porte à un tourbillon de mensonges ? Une bourrasque qui en quelques jours emporterait toutes mes certitudes, des plus anodines aux plus intimes.
Et pourtant, même si je l’avais imaginé, même si je m’étais douté, de tout y compris du pire, je crois que j’aurai agi de même.
Parce qu’il me fallait affronter la vérité. Aussi inconcevable, aussi inacceptable qu’elle soit.

Le jour où Colin aperçoit furtivement son père au volant d’une camionnette, toutes ses convictions ressurgissent.

Il n’a jamais cru en la disparition de son père dix ans plus tôt, n’a jamais éprouvé la moindre tristesse ni versé la moindre larme, ni même ressenti cet état de manque ou de vide que laisse la perte d’un proche.

Au contraire, il a toujours été convaincu que son père était vivant et ce, depuis toutes ces années.

Parallèlement, deux détenus s’évadent du centre pénitentiaire.

Simon Casanova, chargé de la sécurité sur l’île, se met en quête de retrouver le fuyard – le cadavre du premier ayant été retrouvé peu après – et de découvrir les secrets que recèle Mornesey.

Michel Bussi annonce en préface que « Sang famille » est l’un des premiers romans qu’il ait écrit et sans doute la première histoire qu’il ait inventée.

Etant, pour ma part, une très grande adepte de ses romans, j’ai retrouvé la « patte » de l’auteur, à savoir son goût prononcé pour les pistes brouillées, les codes à déchiffrer, les faux-semblants,…

Mais l’on sent, à la lecture de cet ouvrage, que l’auteur n’en était qu’à ses prémices.

La première partie est assez lente et il faudra patienter jusqu’à la moitié pour voir le rythme s’accélérer – un peu – (l’auteur n’étant pas un auteur de thriller), mais suffisamment pour donner l’envie au lecteur de connaître le fin mot de l’histoire.

Le ton y est assez léger, les héros – des adolescents – sont tous assez déterminés et leur caractère bien trempé les rend attachants.

Mais si vous êtes un adepte de cet auteur, ne vous attendez pas à une fin « incroyable » qui a la particularité de clore ses ouvrages et de vous laisser sans voix.

Attendez-vous simplement à passer un bon moment de lecture.

Broché – 495 pages –

Editions Presses de la Cité

21,90 euros TTC