'L'échiquier d'Howard Gray' Florent Marotta
Alors que Gino a raccroché son insigne de policier et est maintenant agent de recherches privé, Arty son
ancien patron vient le voir pour lui demander de l’aider à retrouver Al’Wesan.
…« - Al’Wesan, tu connais ?
- Tu me prends pour un con Arthy ?
Un peu qu’il le connaissait. Qui pouvait prétendre ne pas connaître une star de la petite lucarne pareille ? Terroriste iranien, Al’Wesan, Racheed de son prénom, était devenu en l’espace de six mois l’ennemi public numéro un. A prendre mort ou vif, comme dans un western. Il ne passait pas un journal télévisé sans qu’apparaisse sa tête d’islamiste radical, menaçant les intérêts Français et même le sol de la République. Il avait commis deux attentats retentissants en France en un semestre et personne n’arrivait à mettre la main dessus. Gino n’avait cependant pas imaginé que la police était à ce point aux abois pour se tourner vers lui. Cette idée lui plaisait, lui qui était revanchard jusqu’au bout des ongles. »…
Le personnage de Gino est d’une noirceur extrême. Meurtri par la perte de sa famille, il se retrouve complètement seul. Sa sœur ainsi que ses parents ont été tués. Accident de la route pour la première, meurtre pour les seconds. Il connait l’assassin : Sentino faisait partie de la mafia scalabraise qui sévissait à Paris. Neuf ans déjà qu’il est orphelin et il s’est juré de venger la mort de ses parents comme il se doit. Hormis Fabienne, sa vieille voisine âgée de 75 ans, Gino est un homme solitaire que l’alcool détruit lentement.
Arty remet le dossier du terroriste à Gino que celui-ci commence à étudier. Il va rapidement trouver un indice et suivre dans un premier temps une piste. Mais il est suspicieux. Tout lui parait trop simple.
Entrée en scène de Howard Gray. Très important homme d’affaires, il est le dirigeant de la holding internationale HG COM. Gino va vite comprendre que cette Société est loin d'être aussi limpide qu'il n'y parait.
Piratages informatiques, planques, rien n'arrête Gino dans sa quête de la vérité.
…« Il prit machinalement la petite pièce d’ébène posée sur son bureau. Finement ouvragée, elle était là pour lui rappeler la menace et les responsabilités. La lumière du jour vacillante faisait jouer les ombres sur le roi superbement sculpté, sur lequel on pouvait distinguer une couronne et dont les traits fins lui donnaient une autre stature qui surclassait celle des autres pièces. L’échiquier de la vie, dont il maîtrisait maintenant toutes les subtilités, s’étalait devant lui sans pour autant être débarrassé de ses embûches. La preuve en était faite avec les évènements du jour. Il était arrivé à la place enviée de tous, celle que l’on s’acharnait à préserver coûte que coûte une fois obtenue. Sans avoir été réellement un pion, il avait gravi les marches qui l’avaient mené au sommet. De son piédestal, il contemplait la situation avec un calme retrouvé et le sang-froid du joueur d’échec expérimenté. »…
L'écriture de Florent Marotta est poignante, précise et très documentée. J'aurai tendance à le classer dans la catégorie des romans noirs tant le sujet est d'actualité. La vérité que va découvrir le lecteur au fil des pages est inattendue et le laissera sceptique et dubitatif quant au déroulement de certains actes terroristes. La manipulation est ici le maître mot. Une manipulation cruelle et terrifiante.
"Dans la douleur, les gens voulaient des coupables, peu importait la vérité, du moment que la souffrance avait un exutoire".
Qui êtes-vous ?
Je suis Florent Marotta, 36 ans. Né dans la Loire. Engagé dans l'armée de terre très jeune, j'ai participé à de multiples opérations extérieures avant de m'orienter vers la gendarmerie et la police judiciaire. En ce moment, je suis à la retraite (si si) et je travaille dans une mairie.
Quel est votre trait principal de caractère ?
Déterminé et têtu, il paraît que c'est souvent assez proche.
Qu’est ce qui vous plait dans l’écriture ?
Raconter des histoires, sans hésitation aucune. L'écriture est un moyen de faire vivre à quelqu'un une aventure (au sens générique) sans bouger de son fauteuil. En ce sens, pour moi, c'est presque de la magie.
Qu’est ce qui vous a donné l’envie d’écrire ?
Les autres écrivains. Je suis de la génération jeux de rôle, goodies, etc. Vers l'âge de 16 ans j'écrivais déjà quelques histoires colorisées manga. Ensuite j'ai beaucoup lu. L'héroïc fantasy qui reste mon premier amour, fidèle j'en dévore encore, des polars noirs, des thrillers sanglants teintés d'ésotérisme et la liste est encore longue.
Comment écrivez-vous ? Avez-vous des moments privilégiés dans la journée ?
Assis ^^. Je plaisante. J'écris principalement le soir après le travail. Je commence toujours pas relire ce que j'ai écrit la veille et je me lance. J'écris dans le silence absolu. Je dis ça car j'ai eu à en discuter une fois avec d'autres écrivains. Pour certains ils leur faut un fond sonore, d'autres uniquement de la musique classique. Moi, le silence et le cliquetis de mon clavier.
Pouvez-vous me citer 3 qualités et défauts ?
Pour les qualités :
La passion
La franchise
La joie
Les défauts :
La colère
La jalousie
La mesquinerie
Quel est votre loisir principal ?
Lire
Ce que vous détestez par-dessus tout chez un homme ? Et chez une femme ?
L’abrutissement passif et cela vaut pour les deux sexes. Il y aurait beaucoup à dire à ce sujet. Pour faire bref, je déteste ceux qui n'ont rien d'autre
à dire que le nom de la dernière personne sortie
à un jeu débile de télé réalité. De la même manière je goûte peu ceux que rien n'intéressent et qui se laissent
trimbaler restant persuadés qu'ils ne peuvent rien y faire. Mais ça n'engage que moi...
La même question mais avec ‘ce que vous préférez’
J'aime pouvoir discuter à bâtons rompus avec quelqu'un. J'aime qu'elle s'intéresse, qu'elle ait une intelligence curieuse, dans l'humour.
Quelle est votre devise ?
C'est quelque chose auquel je n'ai jamais pensé. J'ai eu des principes et ceux-ci évoluent en même temps que moi. Disons simplement qu'en ce moment je pense qu'il faut se donner les moyens d'atteindre son but.
Un livre en écriture ?
Oui. En ce moment je suis en train d'écrire un livre intitulé provisoirement le visage de Satan avec en personnage principal Gino Paradio de L'échiquier d'Howard Gray. Il va évoluer, être confronté à ses démons, avec en trame de fond le Mal et sa frontière très floue. Le tout teinté d'ésotérisme.
Où trouvez- vous votre inspiration ? Et qu’est ce qui vous a donné l’idée d’écrire un roman sur ce sujet ?
L'échiquier d'Howard Gray est né d'une information que vous avez tous entendue à la télévision. C'était celle du visage du terrorisme : Ben Laden. Alors sans savoir pourquoi une question est née en moi : Et si il n'existait pas ? Evidemment l'histoire de L'échiquier d'Howard Gray n'est pas que cela, mais c'est le thème principal.
Pouvez-vous me parler de vos œuvres précédentes ?
J'ai commencé par écrire un livre de Fantasy, encore dans un tiroir que je ressortirai un jour.
J'ai poursuivi par Projet T que l'on peut trouver sur Amazon, encore un roman complotiste mettant en scène des étudiants avides de vérité et le
Bilderberg un groupe secret et puissant. J'aime mêler à mes histoires de la fiction et des faits réels c'est le cas de Projet T aussi.
J'ai aussi un roman de Fantasy burlesque, sur les traces de Terry Pratchett mon auteur favori, envoyé dernièrement aux éditions L'Atalante, je croise
les doigts.
Un court roman d'anticipation dont je ne sais trop quoi faire. L'offre pour ce genre de format manquant cruellement.
Quel est votre rêve le plus cher ?
En ce moment, connaître le succès en littérature. Peu importe ce que l'on va penser de cette phrase, mais je n'aime pas viser petit. J'ai envie de réussir. L'avenir me jugera.
Je vous remercie d'avoir pris le temps de répondre à ce questionnaire.
309 pages
17 €