'L'enfant des chartreux' Françoise Weydenmeyer
Bien rares sont
ceux ou celles qui n’ont jamais, au moins une fois, eu le sentiment d’avoir déjà vu un endroit jusqu’alors totalement inconnu ou déjà rencontré une personne qu'il ou elle ne connait pourtant pas
ou encore avoir déjà vécu un évènement totalement nouveau.
C’est ce qui arrive à Guillaume qui vient d'avoir une vision suite à une chute en vélo. Il est entraîné par une force invisible vers la Chartreuse de Port Sainte-Marie, un endroit où il ne s’était pourtant jamais rendu et qu’il a l’impression de si bien connaître.
...«- Oui, je sais, c’est étrange, je n’ai pas pris un coup sur la tête Géraud, non, non ; Margot, n’appelle pas les secours. Je vous dis que je connais cet endroit. Comment, depuis quand, pourquoi ? Je n’en sais rien. Devant l’air ahuri de tous, il éclata d’un grand rire sonore. – Eh bien, je crois que je suis arrivé chez moi ! »...
Intrigué mais devant repartir sur Paris pour poursuivre ses études de pharmacie, il missionne sa sœur jumelle Margot afin qu’elle commence à faire des
recherches concernant cet ancien monastère. 
Géraud, leur ami d’enfance, va également se retrouver au cœur de cette quête. C’est auprès de leur propre famille qu’elle va glaner
ces informations. Elle est persuadée que leurs grands parents en savent bien plus qu’ils ne veulent l’avouer.
...« En fin d’après-midi, après des heures à retourner tous les vêtements avec lesquels, petits, nous nous déguisions, et les vieux papiers qui racontaient des bouts de vie, fatiguées et lassées, nous étions sur le point, Grand-Mère et moi, de fermer la porte à un passé qui finissait par nous donner un sentiment de mal-être et de nostalgie. Et puis un bout de soleil a percé et éclairé un coin du grenier sous la charpente. Au milieu d’un fatras incroyable, j’ai aperçu une caisse de bois assez fin. J’ai dû ramper pour l’atteindre. Une épaisseur de saleté et de poussière la recouvrait. La serrure coincée par la rouille prouvait qu’elle n’avait pas été ouverte depuis bien longtemps. Je me suis acharnée, écorché les ongles dessus… Nous ne parlions pas. Nous étions sûres toutes les deux d’avoir trouvé quelque chose d’important. La serrure a enfin cédé. Des objets sont apparus... qui m’ont semblé avoir, peut-être, un rapport avec ta vision… enfin avec la chartreuse.»...
Des explications qui trouveront leur sens à travers l’histoire de ce monastère et plus particulièrement celle d’un jeune homme, un petit garçon confié au frère
Anthelme dans un premier temps. Quelques années plus tard, c’est le chartreux François qui le prendra sous son aile et le sauvera de la maladie à force de patience, de persévérance et d’amour. Le
jeune homme grandit et s’occupe de son jardin et de ses plantes et apporte un regain de jeunesse au monastère. Il insuffle un souffle nouveau et fait entrer la vie dans cet endroit très austère.
Passionné par l’herboristerie, il prépare des infusions, pimente les plats en leur ajoutant de nouvelles herbes, fait découvrir aux moines de nouvelles odeurs et de nouvelles saveurs. Il
va, de surcroît, découvrir des vertus thérapeutiques à ces plantes, ce qui est très étonnant puisque ces mêmes vertus étaient alors totalement inconnues à l’époque. Toutes ces découvertes, il les
fera au fond de son monastère, sans contact aucun avec l’extérieur. 
Toutefois, il s’avère que ce jeune garçon, si enjoué dans son enfance, est devenu au fil des années insaisissable et ténébreux. Même François a du mal à le cerner, lui
qui était pourtant si proche de celui qu’il a toujours considéré comme son propre fils.
Qui était donc ce jeune homme ? Un ancêtre de la famille de Guillaume ? Comment a-t-il pu découvrir ces propriétés médicinales et par la même occasion, sauver de multiples vies alors que personne ne savait les utiliser à l'époque ?
C’est ce secret que vont découvrir Guillaume, Géraud et Margot.
Mon avis concernant ce roman est assez mitigé. En effet, l'écriture est remarquablement légère et fluide mais l’intrigue est trop simple, insuffisamment fouillée. Le lecteur n’aura aucune difficulté à comprendre le déroulement du roman, et ce, dès le début. Quant à la fin, malheureusement, je trouve qu'elle tombe un peu à plat. Je ne le classerai donc pas dans la catégorie des romans policiers mais plutôt à dominante historique. Un roman que je conseillerais toutefois, ne serait-ce que pour la qualité de la narration. Vous découvrirez (ou redécouvrirez s'il s'agit d'une région que vous connaissez) les paysages de l’Auvergne qui, sous la plume de l’auteur, prennent vie. Enfin, un point négatif mais qui n'est que d'ordre pratique : le glossaire se trouve de nouveau à la fin de l'ouvrage, ce qui contraint le lecteur à quitter à chaque fois la lecture afin de consulter les explications. J'avais déjà fait cette remarque lors de ma chronique de 'Malfront, les fantômes de la combe' de Gérard Coquet.
Françoise Weydenmeyer habite au pied du puy de Dôme et de la chaîne des Puys, proche d’une vie au sein de la nature 
qui a nourri ses rêves comme ceux de ses personnages.
Née à Clermont-Ferrand, l’Auvergne est son pays, même si ses pas la portent souvent ailleurs, un ailleurs qu’elle va chercher tantôt au bout du monde, tantôt
devant ses fenêtres, comme pour son premier roman, dont l’inspiration lui est venue au détour d’une promenade.
Agrégée de lettres, l’écriture et les mots l’accompagnent depuis l’enfance.
Editions In Octavo
182 pages
18,50 euros
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