'Le sang d'un autre' Amanda Coetzee
7 Juin 1985. Une femme abandonne délibérément son enfant sur un manège. Celui-ci est recueilli par les Gens du Voyage.
5 Juin 2001. Timmy est enlevé. Son corps est retrouvé deux jours plus tard.
30 Mai 2009. Stephen Marshall un jeune policier est retrouvé poignardé.
5 Juin 2009. Un petit garçon âgé de 8 ans, tout comme Timmy disparait à son tour. Timmy est gitan. Le compte à rebours est enclenché. Il faut retrouver l’enfant au plus vite, les premières heures étant toujours cruciales. Mais enquêter dans ce milieu n’est pas aisé. D'où la nécessité de trouver quelqu’un qui parle la langue des Gens du Voyage : le shelta.
Harry Connor, ancien agent infiltré pour Scotland Yard est diligenté pour résoudre cette affaire. Ayant lui-même été recueilli et élevé par des gitans. Un homme dont le lourd passé l’a rendu ténébreux. Un homme qui a lui-même souffert et qui ne peut s’empêcher de trouver des similitudes dans ces disparitions.
Mais quoi que l’on puisse en penser, il ne sera pas aisé non plus pour l’inspecteur de réintégrer si facilement la communauté qu’il a quitté depuis bon nombre d’années. Seize années se sont écoulées et ce retour vers ses origines n’est pas vraiment du goût de l’inspecteur. ‘C’est l’heure de mettre de l’ordre dans le bordel que tu as sous le crâne, Harry’. Un retour dans le passé qui fait donc ressurgir de vieux démons bien enfouis. Raison pour laquelle c’est avec une certaine appréhension qu’il se retrouve sur le chemin de ceux qui l’ont vu grandir et qui le connaissent mieux que quiconque.
De plus, cette enquête se promet d’être relativement difficile, au regard du peu d’indices dont dispose la police : ‘Un garçon de 8 ans porté disparu, des traces de pneus pour toute piste, et un campement illégal plein de Gens du Voyage partagés entre la peur et la colère’.
A la lecture de la 4 de couv, je m’attendais à lire un roman où l’auteur nous proposerait une immersion totale dans la communauté des Gens du Voyage, où l’on aurait plaisir à y découvrir leurs us et coutumes, leur façon de penser, leur mode de vie, leurs sentiments. Mais hormis le fait que l’on y apprenne le nom de leur dialecte et que leur règle n°1 est la méfiance vis-à-vis des ‘étrangers’, peu d’informations sont données. Quant à l’intrigue, elle est somme toute assez classique. Heureusement, le personnage de Harry O’Connor est suffisamment énigmatique pour que l’on ait envie de lever le voile en poussant la lecture et de comprendre les raisons de ces meurtres d’enfants qui ont tous lieu le 7 juin alors qu’ils n’étaient âgés que de 8 ans.
Amanda Coetzee est une auteure Sud Africaine. Agée de 43 ans, il s’agit de son premier roman.
Editions du Toucan Noir
252 pages
19 euros