19 Jun

"Akhänguetno et sa bande" (Tonton, la momie et Seth et Ra) de Samuel Sutra

Publié par Les Polars de Marine

Trois olibrius en train de creuser dans le jardin et de saccager un parterre de fleurs, ce n’est pas vraiment du goût de Tonton. Il faut dire que ce jardin n’est pas vraiment comme les autres. Il y a tellement de macchabées que son propriétaire ne sait même plus qui est enterré où. Alors savoir quel est celui qu’on lui a dérobé ne va pas être une mince affaire. D’autant plus que ce n’était même pas lui qui avait enterré celui là mais son regretté paternel.

Dans le parc du boss, quand tu creuses, tu ramènes un os. Si c’est pas un os, ça peut être une montre, une godasse ou une gourmette. Mais tire un peu et t’as quand même l’os au bout.

L’équipe de branquignols de Tonton va donc reprendre du service pour tenter de percer ce mystère et c’est Gérard, le célèbre acolyte, qui sera chargé de battre le rappel. Pierre, Mamour, Kiki : le fidèle compagnon à quatre pattes et Bruno dit « le Zébré » (pour avoir passé plus de temps derrière les barreaux que devant) vont se remettre à la tâche.

Les membres avaient rappliqué ventre à terre, comme à l’accoutumée, car lorsque le boss sonnait sa meute, ça sentait bon le coup juteux. Ils furent quelque peu déçus en constatant que leur présence avait été dictée par le besoin d’un coup de main massif pour un labeur pénible, non rétribué, mais pourtant nécessaire.
- Les enfants, je vous la fais courte, entama Tonton en préambule de séance. Hier soir, on est venu me tirer quelque chose d’assez inattendu. Un mort que mon papa à moi avait pris soin d’enterrer à l’abri du vent, dans le parc.
- Pas commun, ça… s’étonna Bruno.
- Je confirme, rien n’est commun dans cette affaire. Avec Gérard, on a gratté un peu. On s’est fait aider par l’ancien homme de main de mon père, lequel avait assisté à la mise en terre. Selon lui, un complice de mon père s’est fait abattre. Le genre de chose qui ne passe pas. Mon père a proprement diligenté les funérailles de son regretté complice, mais s’est occupé personnellement du meurtrier. C’est lui qui s’est retrouvé enterré dans le parc. (…)
- Donc, les enfants, votre mission que vous acceptez d’office, parce que c’est un ordre, c’est de trouver dans ce fatras le nom du bonhomme qu’on m’a chouré. Aux dires de l’homme de main de mon père, ce type n’était pas n’importe qui. J’en conclus que ce qui s’est passé hier soir n’est pas n’importe quoi et qu’il nous faut savoir.

Quand Tonton comprend que le macchabée qu’on lui a dérobé n’est autre qu’un pharaon : Akhänguetno, il frise l’apoplexie. Et quand, de surcroît, il va apprendre qu’un supposé trésor se trouve maintenant entre les mains de parfaits inconnus, il va voir rouge. Trois questions lui viennent donc immédiatement à l’esprit :

Primo : comment le tombeau de l’ancien pharaon a-t-il atterri dans son jardin ?

Deuxio : pourquoi lui a-t-on dérobé ?

Tertio : qui sont les voleurs ?

Un tombeau volé, une malédiction, un trésor volatilisé, un archéologue disparu ; il n'en faut donc pas plus pour mettre l'eau à la bouche de Tonton et le tenter de mener sa propre enquête afin de mettre la main sur le fameux trésor. Manquerait plus qu'il profite à quelqu'un d'autre !...

Samuel Sutra nous a habitués dans ses deux premiers « Tonton » à partager les aventures d’une équipe de bras cassés, de personnages plus caricaturés les uns que les autres et qu’il met en scène dans des situations on ne peut plus cocasses. Les deux premiers de la série étaient déjà savoureux mais il faut avouer que ce troisième opus l’est encore plus. Une série de quiproquos, de situations rocambolesques et un humour à prendre au deuxième, voire au troisième degré.

Jubilatoire est sans nul doute le qualificatif qui correspond le mieux aux aventures de « Tonton ». L’auteur réussit parfaitement un exercice assez difficile : faire rire. A travers des aventures originales et selon un style qui lui est propre mais qu’il maîtrise parfaitement.

Un seul reproche : ces 183 pages ont le goût de trop peu.

Si vous voulez découvrir cet univers je vous recommande de lire les deux premiers ouvrages de la série :

« Le pire du milieu » Tonton et ses chinoiseries »

« Les particules et les menteurs – L’art et la manière »

Toujours dans le registre du polar mais dans un genre plus "sérieux", Samuel Sutra a également publié :

La femme à la mort

Passionné également de jazz, son tout dernier roman « Kind of Black » sera bientôt disponible.

Editions Terriciaë

183 pages

15 €

Prochaine chronique : « On se retrouvera » Laetitia Milot