Overblog Tous les blogs Top blogs Littérature, BD & Poésie
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
MENU

Férue de littérature policière, mes goûts sont très éclectiques : romans noirs, romans à suspense, thrillers, thrillers psychologiques ou polars. Face à la profusion d'ouvrages de littérature policière, il est parfois bien difficile de faire son choix. Je vous donne donc mon avis quant à mes lectures.

11 Jun

"Oh, my dear !" T.J. Middleton

Publié par Les Polars de Marine

Al Greenwood est marié à Audrey. Lassé de cette union, il imagine le plan parfait pour se débarrasser d’elle. Un plan très vite échafaudé. Il décide de pousser sa femme du haut d’une falaise au cours de sa promenade quotidienne. Mais…

 

Mais enfin, elle était là, aussi près de la perdition qu’un être humain ne s’aurait s’aventurer, capuche enfoncée, et un gémissement s’élevait d’elle ; je me suis dit : Bon, Al, c’est le moment, mon vieux. Je suis sorti de mon buisson à toute vitesse, je l’ai poussée, elle a trébuché et elle est tombée. Et voilà. Franchement c’était incroyable. Pas un cri, pas un murmure : ses bras ont battu l’air come les ailes d’une oie qui essaie de se poser sur l’eau, puis elle a basculé et elle a disparu. Pour de bon. C’était tellement simple, putain. Quand on pense qu’un simple geste de la main peut tout changer. Une petite poussée et le monde entier s’était métamorphosé. Plus de querelles ineptes, plus de scènes de ménage, plus de rebuffades après une bonne cuite, quand les pensées d’un homme s’énoncent à l’horizontale. Attention, je ne l’ai jamais forcée. Je n’ai jamais levé la main sur elle, de ma vie. Je ne ferais jamais une chose pareille. Je ne crois pas en ce genre de comportement. Montrez-moi un homme qui y croit, et je vous monterai un lâche accompli. Ca, là, c’était différent. Cà, comme ils disent au cinéma, c’était une nécessité. Rien de personnel.
En tout cas, voilà où j’en suis. Devant moi, un bout de falaise et la mer. Au-dessus de moi, le ciel et rien d’autre. Je suis seul. Personne ne m’a vu. Je ne suis jamais venu. Je me faufile vers la maison avec une prudence extrême, je prends mon temps, je tends l’oreille au cas où j’entendrais le trot d’un pur-sang ou les pas de la Fouine dans les sous-bois. Mais enfin personne ne risquait de sortir par ce temps à moins d’y être obligé. Quand je suis rentré, il commençait à flotter sérieusement. Je me suis assuré que la voie était libre, j’ai sauté par-dessus la clôture pour entrer dans le jardin et je me suis glissé dans la maison.
« Banzaï ! »
Je ne sais pourquoi j’ai dit ça, mais je l’ai dit, je l’ai dit comme une exclamation, un mot qu’il convenait de crier là, tout fort, tout seul. C’était ma maison désormais.
« Banzaï, vieux salopard », et je me suis lancé à l’abordage du salon comme si je possédais la moitié du Texas. Parce que c’était le sentiment que j’avais. J’avais la vie devant moi, tout m’appartenait.
Audrey était devant le feu, en robe de chambre, les cheveux mouillés, tortillant ses orteils dans la chaleur. Près d’elle, deux petits verres de whisky et une bouilloire posée sur l’âtre, et une bouteille de champagne dépassant du seau à glace.
« Ah, te voilà, a-t-elle dit. Je me demandais où tu étais passé. »
Elle a tapoté le tapis à côté d’elle.
« Enlève ces vêtements trempés. Viens t’allonger. »
J’ai failli me chier dessus.

Petit à petit, le doute s’installe. Où pouvait donc bien se trouver Audrey si elle ne s’était pas rendue au bord de la falaise ? Qu’a-t-elle bien pu faire pendant tout ce temps ? Et qui était la personne que Al a poussée ? Enfin, qu’est-il arrivé à Miranda qui a disparu lors d’une promenade ?...

Ambiance particulière dans cette petite ville où tout se sait, où les langues vont bon train et où chacun éprouve un malin plaisir à épier les faits et gestes de son voisin. Questions, doutes, suspicions, tout y est.

 

Tout au long du récit, les rapports entre Al et Audrey vont changer et Al finira par apprécier de nouveau cette femme qu’il a épousé et qui se révèle être sa copie conforme. Aussi sarcastiques l’un que l’autre, il ne fait aucun doute qu'ils pourraient remporter la palme du cynisme.

 

Un humour décapant, mordant, beaucoup de dérision, le cocktail aurait pu être parfait pour ce roman original si le style n’avait pas, de mon point de vue personnel, pêché par son manque de finesse. Un excellent début mais beaucoup de longueurs.

« Oh, my dear » n’est pas un thriller mais plutôt une comédie noire. Très noire. Sur les rapports humains. L'humour est très british mais mon impression est que l'auteur a voulu trop en faire, raison pour laquelle je n'ai pas réussi à adhérer à ce récit. L’intrigue, quant à elle, y est secondaire et l’enquête est plutôt menée par Al qui essaie de savoir qui est cette personne qu’il a poussé du haut de la falaise. Un roman rédigé à la première personne ; invitation à vivre et à suivre les pensées du narrateur.

 

 

D'autres retours de lectures

 

 

Editions du Cherche Midi

304 pages

18,50 €

 

 

Prochaine chronique :

« Demain est une autre vie » de Thierry Serfaty

 Editions J'ai Lu

"Oh, my dear !" T.J. Middleton
"Oh, my dear !" T.J. Middleton
Commenter cet article
G
J'aime l'humour anglais, je suis tenté, mais en meme temps il me faut tout de meme une histoire qui tient la distance. Donc, je m'interroge ;-)
Répondre
M
Je suis, semblerait-il, une des seules à avoir un avis mitigé donc peut-être ne pas trop te fier au mien et lire les autres ? tiens moi au courant.
B
Avis un peu mitigé à ce qu'il me semble ? mais il se pourrait quand même que je me laisse tenter un de ces jours ... car l'idée de départ était séduisante .. Je garde sous le coude donc !
Répondre
M
Un avis très mitigé en ce qui me concerne effectivement mais ce roman a également d'excellentes chroniques.

Archives

À propos

Férue de littérature policière, mes goûts sont très éclectiques : romans noirs, romans à suspense, thrillers, thrillers psychologiques ou polars. Face à la profusion d'ouvrages de littérature policière, il est parfois bien difficile de faire son choix. Je vous donne donc mon avis quant à mes lectures.