"La trace du silure" Sylvain Forge
Suite à une séparation, le capitaine Isabelle Mayet quitte le Quai des Orfèvres pour la PJ de Nantes. Une nomination qui ne sera pas du goût de ses nouveaux collègues, surtout pour le capitaine Farge qui convoitait ce poste depuis longtemps.
La ville de Nantes n’a pas été choisie au hasard, Isabelle voulant également se rapprocher de sa mère atteinte de la maladie d’Alzheimer.
La première affaire à laquelle elle sera confrontée arrive très rapidement :
- Isabelle, désolé de te réveiller durant le week-end, mais tu vas te retrouver dans le bain plus vite que prévu : on a un cadavre sur les bras. Farge est l’OPJ d’astreinte ; je lui ai demandé de s’occuper des premières constatations. Je pensais que tu serais intéressée pour voir les amateurs de province en action.
- C’est un homicide ?
- Pas sûr, la Sûreté est sur place avec le substitut. Comme il y a beaucoup de sang et que le corps repose dans un endroit très bizarre, le parquet voudrait avoir la PJ sous la main.
- Ma mallette est au service, je dois la récupérer.
- Tu n’en as pas besoin, c’est Farge qui fait la procédure. Toi, tu regardes et tu écoutes. T’as oublié notre discussion d’hier ?
Elle ne répondit pas.
- Tu passes prendre une bagnole au bureau et tu le rejoins à Saint-Sébastien-sur-Loire, dans le parc de l’île Pinette.
- C’est là qu’on a trouvé le cadavre ?
- Non, en face, dans un blockhaus sur l’île Héron.
- Je connais. Mais il faut traverser en bateau pour y aller !
- Les sapeurs-pompiers ont amené leur Zodiac. Tu les retrouveras au niveau de l’observatoire à oiseaux.
- Bon, autre chose ?
- Evite les escarpins, l’île est une réserve sauvage.
Charolle raccrocha.
Isabelle posa le combiné et soupira. Sur le papier, elle était adjointe au chef du groupe. Dans les faits, on n’était pas prêt à lui faire cadeau de ses galons.
La victime révèle rapidement son identité : François Bertignac, ancien policier à la retraite qui vivait reclus du monde sur une petite île près de Nantes. Persuadée qu’il ne s’agit pas d’un accident, elle continue ses investigations et finit par trouver le chien de l’ermite mort. Grâce à ses qualités d’enquêtrice, elle finira également par relier cette affaire à une autre bien plus ancienne et non élucidée.
« La trace du silure » est une enquête bien menée et au ton réaliste. Mais j’avoue avoir éprouvé un sentiment de déception par rapport au premier ouvrage de l’auteur : Le vallon des parques que j’ai trouvé bien plus abouti et plus complet. Un roman ou j'avais toutefois « regretté » une intrigue trop noueuse. Dans le cas présent, je dirais que celle de "La Trace du silure" est très linéaire, voire trop. Les effets de surprise seront quasi inexistants, et l’identité du coupable arrive trop vite ; quelques indices mettant le lecteur sur la piste qui ne sera aucunement surpris de comprendre bien trop tôt qui a tué François Bertignac. Quel dommage que l’auteur n’ait pas laissé planer le doute plus longtemps.
Toutefois, on peut reconnaître que cette enquête menée sur les bords de la Loire permet de faire découvrir la région Nantaise. L'écriture est, quant à elle, très fluide.
Editions du Toucan
17,90 euros
398 pages.
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