08 Apr

"Un vent de cendres" Sandrine Collette

Publié par Les Polars de Marine

Andreas, Laure et Octave rentrent d’une soirée de mariage. Ils roulent vite. Très vite. Trop vite. C’est le drame.

Les bras arc-boutés sur le volant, il écrase la pédale de frein au risque de faire basculer Laure, une pensée l’a traversé comme un éclair : De toute façon on va y rester. Le bruit des pneus brûlant le bitume l’assourdit littéralement. La voiture tient le cap, roues bloquées, des voyants sont allumés sur le tableau de bord. Andreas ne regarde pas. A cette vitesse, ils ne sont plus qu’à une vingtaine de mètres du camion. La seule chose que voie encore Andreas, ce sont les sangles déchirées battant l’air, libérant le chargement qui glisse en face d’eux. Des poutres en métal. L’horizon est saturé de barres en acier, tel un terrible jeu de mikado. Le klaxon du camion en sirène de bateau. Et le long cri d’Octave juste derrière.
- Non ! Non !
Au moment de l’impact, un automatisme stupide, Andreas regarde le compteur. Encore cent dix-neuf kilomètres heure. Il se dit : c’est trop vite.
Et puis il entend le choc. Les pneus qui éclatent sur les poutres au sol, les jantes hurlant dans un bruit de métal. Mais la voiture tangue à peine. Un instant, incrédule et hagard, il pense : On s’en est sortis. On est passés au travers.
Dans la fraction de seconde qui suit, le corps décapité de Laure s’effondre sur lui.

Octave et Andreas sont désormais unis par le même mal être, la même solitude. Abandonnés à leur tristesse. Ils sont à eux deux une seule et unique souffrance, souffrance qui s’est muée en folie ; surtout pour Andreas qui reste cloîtré dans sa maison et ne supporte plus la moindre visite.

Dix années ont passé.

Camille et son frère Malo viennent faire les vendanges au domaine de Vaux. Comme tous les jeunes, c’est l’été, et ils ont besoin de gagner de l’argent de poche. Ils décident donc de partir et se retrouvent avec une joyeuse bande.

Mais très rapidement, Malo n’est pas à l’aise. Il a un sentiment diffus de mal être dans ce lieu étrange et supporte difficilement la façon dont Octave, le maître des lieux, regarde Camille.

Camille… qui ressemble tant à Laure…

Camille qui éprouve à la fois attirance et répulsion envers cet homme qui a gardé des traces physiques indélébiles de ce terrible accident. Elle ne sait si elle doit se méfier ou avoir confiance. Elle ne sait quel comportement adopter.

Quant à la tension entre Malo et Octave, elle ira crescendo, jusqu’à ce soir où une terrible dispute éclate et où Malo disparait.

J’avais beaucoup entendu parler de Sandrine Collette et de son premier roman « Les nœuds d’acier » sélectionné pour le Prix SNCF du Polar 2014 avec « Yeruldelger » de Ian Manook et « Né sous les coups » de Martyn Waites.

N’ayant pas encore lu le premier, j’ai choisi de commencer par « Un vent de cendres ».

Les différentes critiques que l’on peut trouver sur le net sont très mitigées. D’aucuns l’ont encensé, d’autres ont été déçus.

Pour ma part, je n’y ai pas trouvé mon compte et ce, malgré un style très fluide et des phrases courtes et incisives. J’ai tourné les pages en attendant ce « petit quelque chose » qui donnerait du corps au récit et ce, jusqu’au twist final qui ne m’a aucunement convaincue et encore moins surprise. Vraiment dommage.

Editions Denoël

261 pages

17 €