'Complètement cramé' Gilles Legardinier
De Gilles Legardinier, je n’avais lu que ‘Nous étions les hommes’, un thriller dont le thème était l’oubli. La mémoire qui s’efface avec le temps. Cette maladie qui est devenue un fléau de notre Société. Un roman que j’avais trouvé très bien écrit sur un sujet intéressant mais insuffisamment exploité à mon sens. Mon impression générale étant que le thème aurait pu être plus fouillé. Non chroniqué, n’ayant créé mon blog que quelques mois plus tard.
Dans le cas présent, ‘Complètement cramé’ n’est ni un roman policier ni un thriller mais un excellent divertissement. L’auteur a choisi un genre nouveau en ce qui le concerne et le genre de ce roman s’inscrit dans la continuité de ‘Demain j’arrête’ paru en 2011.
Andrew Blake est dirigeant d’entreprise. Sexagénaire, il fait le bilan de sa vie. Veuf, une fille unique qui est partie s’expatrier de l’autre côté de l’Atlantique et qu’il ne voit que à de très rares occasions, il est arrivé à un âge où il sait que tout peut s’arrêter du jour au lendemain et qu’il faut plus que jamais « tout apprécier à chaque seconde, parce que tout peut s’effondrer à chaque seconde ». Il prend donc une décision. Celle de quitter la direction de son Entreprise et lègue tous ses pouvoirs à son assistante Heather. C’est avec l’aide de son ami d’enfance Richard qu’il va se faire embaucher comme majordome au Domaine de Beauvillier. Il va donc quitter son Angleterre pour rejoindre la France. Et c’est désormais avec Philippe Magnier, régisseur du domaine, vivant dans une cabane au fond du jardin, Odile la cuisinière et véritable cordon bleu, Manon la femme de chambre, Mme De Beauvillier, le chien Youpla et le chat Mephisto qu’il va devoir vivre.
Une galerie de personnages bien particulière : Mme De Beauvillier de prime abord distante mais qui cache quelques secrets ; le régisseur qui, en écorchant sans cesse le nom de Andrew dans un premier temps, me fait penser au capitaine Haddock avec la Castafiore ; Odile qui, sous ses airs de vieille fille guindée et autoritaire, cache une sensibilité exacerbée ; Manon la jeune femme de chambre qui va rapidement avoir besoin d’aide ; le chien Youpla qui porte bien son nom : toujours à faire des singeries et pitreries ; en opposition au chat Mephisto, tellement lymphatique et toujours collé à la gazinière que l’on pourrait croire qu’il est empaillé.
L’arrivée d’Andrew sonne comme une renaissance dans le manoir. Après des débuts peu prometteurs, il va rapidement se lier d’amitié avec tous et leur redonner le goût de vivre. Lui-même se sent revivre et va presque aller jusqu’à les considérer comme sa seconde famille.
C’est en réalité la rencontre de personnages tous aussi différents les uns que les autres, un mélange de générations. Ce roman sonne comme un merveilleux hymne à la vie. Tout en tendresse et Amour pour cet homme qui ne peut se résigner à tirer un trait sur ses plus belles années. Et surtout tout en dérision et en humour. Car l’auteur, dans le cas présent, n’en manque vraiment pas. En conclusion, une comédie multi âges où tout à chacun se retrouvera et y trouvera son compte.
J’ai pour habitude de citer quelques passages dans mes chroniques mais dans le cas présent, je me devrais de recopier une bonne partie des répliques. Elles sont toutes plus savoureuses les unes que les autres, à tel point que je qualifierai ce roman d’antidote à la morosité.
Je n'aurais qu'un seul reproche à formuler mais qui ne pèse pas bien lourd dans la balance : que le personnage de Andrew ne soit pas 'so british'. Car, mis à part ses goûts vestimentaires un peu douteux, celui-ci se fond un peu trop facilement dans le décor Français. Quant à la couverture, je la trouve particulièrement bien réussie !
En conclusion : Merci Monsieur Legardinier pour cet excellent moment de lecture !
Vous pouvez retrouver la biographie de l'auteur ici : http://www.zonelivre.fr/blog/gilles-legardinier-biographie-et-bibliographie/
Editions Fleuve Noir
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