'Quelque chose pour le week-end' de Sébastien Gendron
Kirk Bay -
Angleterre - 1h10 du matin. Lawrence Paxton fait une découverte bien singulière sur une plage : des sacs plein d'une matière poudreuse dont un éventré. L'homme décide alors de s'emparer de quelques uns de ces sacs, au risque de devoir affronter, en plus, une vingtaine de pingouins qui l'observent. Des
pingouins, certes, mais pas n'importe quels pingouins. Des pingouins brachyptères. Pas de problème jusque là pourrait-on penser, sauf que... 'le pingouin brachyptère a défnitivement disparu de la
surface de la terre en 1844'...
Des pingouins qui, de plus, comme vous pouvez l'imaginer, sont devenus accros à cette substance.
De plus, Lawrence a également pour idée de tuer sa femme Lynn. C'est donc en essayant de faire chanter leur ami Ethan, qu'il met au point son plan. Mais les choses ne se déroulent pas comme il avait pu l'imaginer.
'Depuis quand Lawrence n'aimait-il plus Lynn ?
Lorsque l'heure de la retraite eut sonné, il se posa de plus en plus régulièrement cette question. A chaque fois, elle lui apparaissait dans toute son étrangeté. Et systématiquement, il se rendait compte que jamais il n'avait considéré les choses ainsi. La détester pour ce qu'elle était, oui. En venir vouloir à la tuer, pourquoi pas. Mais de là à s'avouer qu'il ne l'aimait plus, il y avait un gouffre. Car, tout bien pensé, si Lawrence avant un jour cessé d'aimer Lynn, il aurait tout simplement demandé le divorce. Or il ne l'avait pas fait, n'y avait même jamais songé, preuve que l'amour était toujours là (...)'
'Quelque chose pour le week end' est un roman pour le moins surprenant, atypique, pas véritablement un polar comme ceux que nous avons l'habitude de lire. L'histoire est originale, les sujets sont traités avec humour. Mais, parce que dans le cas présent il y a un 'mais', il manque, à mon sens, un travail de style, un travail de fond supplémentaires qui aurait pu, sans nul doute, en faire le roman à conseiller. Les idées sont très nombreuses et on ne peut qu'en féliciter l'auteur, mais elles partent un peu dans tous les sens. L'ensemble manque de structure.
Toutefois, je pense qu'il mérite d'être lu, de part son originalité. Surtout pour les amateurs d'humour un peu décalé. L'auteur fait en même temps un pied de nez au passage envers les politiques qui agissent toujours dans le sens du vent et qui ne font pas nécessairement grand chose pour régler les problèmes qui se devraient de l'être. Il dénonce également la bêtise humaine ainsi que la mesquinerie.
Et quand vous aurez refermé ce roman, vous comprendrez enfin en quoi peut consister 'quelque chose pour le week-end'.
Sébastien Gendron est né en 1970. Après une licence d'études cinématographiques, il devient assistant mise en scène pour la télévision. En 1997, il passe à la réalisation, mais se destine en secret à une autre carrière. Celle d'écrivain. Auteur de 'Echantillons gratuits', 'Miss Acapulco' ou 'le Tri sélectif des ordures', il écrit en 2010 son histoire du Poupe, personnage créé en 1995 par Jean-Bernard Pouy.
Editions Baleine / 292 pages