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Férue de littérature policière, mes goûts sont très éclectiques : romans noirs, romans à suspense, thrillers, thrillers psychologiques ou polars. Face à la profusion d'ouvrages de littérature policière, il est parfois bien difficile de faire son choix. Je vous donne donc mon avis quant à mes lectures.

03 Dec

"Quand les anges tombent" Jacques-Olivier Bosco

Publié par Les Polars de Marine

Vol AF 714 Moscou- Paris.

Svetlana annonce à Victor qu’elle le quitte : une scène de rupture qui vire au drame. 

Emporté par la vitesse et les hurlements des réacteurs, l’appareil se mit à piquer. Monique avait le visage comprimé contre la vitre, dans une grimace absurde, elle regardait les nuages se déchirer et les lumières de la terre venir à eux. Le commandant était groggy, quant au copilote, il avait déjà les yeux dans un autre monde.
Dans la cabine, les masques à oxygène étaient tombés, des passagers s’écrasaient les uns contre les autres, des enfants pleuraient, des femmes hurlaient, c’était la panique. L’avion plongeait dans le rugissement des turbines. Tel un missile fonçant sur sa cible, il se dirigeait inéluctablement vers la campagne glacée de la Lorraine.

Vigo Vasquez – dit Le Noir – reconnu coupable du meurtre de huit enfants.  Condamné à une peine de 3 x 30 ans alors qu’il n’a eu de cesse de nier farouchement sa culpabilité.

 

Camille est une petite fille âgée de huit ans. Alors qu’elle jouait dans un jardin public sous la surveillance de sa nourrice, elle est enlevée.

Salomé – 12 ans – est enlevée dans la rue et en plein jour.

Maxime – 10 ans,  Elizabeth – 4 ans et Enzo – 12 ans subissent le même sort.

En l’espace d’une journée, cinq enfants avaient été kidnappés. Trois filles et deux garçons, et personne n’en entendit parler, rien dans les journaux, ni sur les réseaux sociaux. Cependant, à l’heure exacte où se produisait le rapt de sa progéniture, chaque parent reçut un avertissement – ainsi que des instructions – sous la forme d’un appel téléphonique, d’une lettre délivrée de la main à la main, ou d’un SMS.
Une des phrases du message était sans ambiguïté :
« Vous avez déconné, vous allez payer ».

Des parents tous liés au procès de Vigo. Un procès qui, selon "Le Noir",  aurait été truqué.

 

Même si le genre de « Quand les anges tombent » diffère de Loupo qui était à classer dans la catégorie des romans noirs, l’écriture ne change pas. Un récit coup de poing, des phrases qui claquent, un style incisif. Certaines phrases sonnent comme des uppercuts.

Dans ce second roman de Jacques Olivier Bosco, on retrouve « la patte » de cet auteur : une écriture à la fois tendre et brutale. Ni superflu, ni détails inutiles mais un flot de sentiments en continu : amour, rage, tendresse, peur, haine, violence, désespoir, colère,...

Il y a aussi la rancœur, l’indicible, les fautes commises, le pardon, l’espoir, le soulagement.

Un savoureux mélange des genres.

Les personnages de ce roman sont tous biens différents. De part leur classe sociale, leur statut et leur caractère. Ils ont tous commis des fautes, volontaires ou non, et ils vont devoir les avouer, au risque de tout perdre pour certains. Mais ils ont en commun deux points : la rage de combattre et de retrouver leurs enfants et la peur. Celle qui les tenaille, la peur viscérale de perdre celui ou celle qu’ils aiment le plus au monde. Une situation qui sonnera parfois comme une prise de conscience et remettra en cause ce qu’ils pensaient essentiel dans la vie. Leur vision changera. 

"Quand les anges tombent" Jacques-Olivier Bosco

Quant aux enfants, ils seront prêts à tout pour s’en sortir et feront preuve d’une maturité et d’un courage hors normes.

Certaines scènes pourraient sortir tout droit d’un film avec, dans les rôles principaux, Ventura et Gabin. On notera également le clin d’œil au célèbre détective Burma. Il n’y a que le prénom qui change mais la ressemblance est quasi parfaite. Ajoutez à cela des dialogues à la Audiard et le cocktail est détonnant, voire explosif.

 

Au-delà de l’intrigue et du roman en lui-même, ces 321 pages sont porteuses d’un message et d’une prise de conscience pour certains ou d’un rappel pour d’autres : le lien qui unit un parent à son enfant est très fort et ils représentent ce que nous avons de plus cher. Mais en avoir conscience n’est pas suffisant. En plus de leur montrer, il faut également savoir leur dire et faire en sorte de pouvoir profiter de chaque instant que la vie nous offre avec eux.

 

En conclusion, un excellent roman policier qui est encore la confirmation que nous pouvons être fiers de nos auteurs Français et que la nouvelle génération d’écrivains de polars est bien présente et n’a pas fini de nous surprendre.

 

 

Editions Jigal

321 pages

19 euros. 

On a beau être un poulbot du 18è, un Apache des remparts, un gavroche de Ménilmontant, une racaille des quartiers Nord, Enzo ne put retenir ses propres larmes, il avait passé une rude soirée…

Elle aurait pu faire un pas de trop et tomber dans un gouffre, celui de son anéantissement. On cherche tant de choses que l’on ne trouve jamais, dans le regard des autres. Tout devient si vain et fragile, quand on a perdu son enfant…
Son ange.
Quant un enfant tombe, on a peur, notre cœur bondit, et nous aussi, vers lui, pour l’aider à se relever, et à repartir. Emeric était tombé et sa mère s’était précipitée. Aucun d’eux ne s’était jamais relevé.

Jacques-Olivier Bosco sera présent au Salon de Montigny les Cormeilles qui se tiendra du vendredi 5 Décembre au Dimanche 7 Décembre prochain. 

Seront également en dédicaces au salon : André Blanc, Gilles Vincent, Jérôme Zolma, Philippe Georget et Pascal Thiriet. 

"Quand les anges tombent" Jacques-Olivier Bosco
"Quand les anges tombent" Jacques-Olivier Bosco
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K
Excellent ... pas complètement terminé mais je n’arrive pas à le lâcher !! Quelle plume mais quelle plume !! Je le découvre et vraiment suis conquise !! Excellente chronique également qui résume bien tous les sentiments et états d’esprits de ce livre ... une vraie réussite. ..
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Férue de littérature policière, mes goûts sont très éclectiques : romans noirs, romans à suspense, thrillers, thrillers psychologiques ou polars. Face à la profusion d'ouvrages de littérature policière, il est parfois bien difficile de faire son choix. Je vous donne donc mon avis quant à mes lectures.