"Jusqu'à la fin" Carlène Thompson
Aurora Falls : petite ville de l’Ohio. Catherine Gray, psychologue, est en couple avec James, divorcé après le départ de son ex-femme Renée. Départ, ou plutôt disparition. Car personne ne sait ce qui lui est arrivé. Jusqu’au jour où … Catherine et sa sœur Marissa découvrent le corps de Renée au fond d’un puits dans le jardin de l’ancien cottage de James.
"... Tout à coup, Catherine entendit un craquement. Le vieux bois céda sous ses pieds et, sans pouvoir réagir, elle tomba dans la cuve d’eau froide. Elle coula à pic pendant une éternité, jusqu’à ce que ses pieds touchent une surface dure. Elle avait avalé de l’eau, et lutta contre le réflexe d’ouvrir la bouche pour tousser. Terrifiée, elle se projeta vers le haut, ses bras battant l’eau ralentis par les manches de sa lourde veste en velours doublée de flanelle. Elle entra alors en collision avec quelque chose de grand, mou au toucher, mais dur à l’intérieur. Elle comprit instinctivement que c’était un cadavre. Elle hasarda de grands mouvements paniqués et avala encore de l’eau. Elle essaya de tempérer sa frayeur. C’est un animal. Ce n’est qu’un gros animal…
Avec des bras exactement comme les miens, nota-t-elle, abasourdie, quand ses propres bras glissèrent sous les membres inconnus et remontèrent sur un buste. Elle entreprit de se dégager, mais elle avait la main droite prise dans des milliers de longs fils accrochés au macchabée. Si elle continuait de se contorsionner pour s’en libérer, elle allait finir par perdre la vitesse acquise avec l’impulsion vers le haut. Elle battit des pieds avec frénésie, ses poumons sur le point d’éclater sous l’effort de retenir sa respiration tout en supportant le poids supplémentaire, et enfin, elle arriva à la surface, prit quelques inspirations saccadées, et ouvrit les yeux.
Elle hurla en découvrant le visage mutilé et bouffi d’une femme, sans vie."...
Une découverte macabre, suivie de l’explosion du cottage où James s’était rendu quelque temps après. Le couple se sent désormais en danger. D’autres personnages tiendront le devant de la scène : Patricia Greenlee qui va épouser Lawrence Blakethorne, Mary, Dan,… Petit à petit, on apprendra que les relations entre James et Renée étaient très houleuses et que celle-ci était une femme frivole et instable. D’autres meurtres s’ensuivront.
Le début de ce roman consiste essentiellement en la mise en place des personnages et de l’intrigue. Le suspense est, dans l’ensemble, bien entretenu et le lecteur se demandera jusqu’à la fin du roman qui peut bien être l’assassin. Mais le style pêche par son manque d’étoffe. Peut-être est ce dû à la traduction (Carlène Thompson est Américaine), mais j’ai eu la très désagréable impression de lire un Mary Higgins Clark ou un Marc Lévy. Les discours sont plats et ennuyeux. Quant à l’enquête, elle est bien trop linéaire et ne recèle aucune surprise. Les personnages manquent de charisme et je n'ai décelé aucune émotion dans le récit.
Je ne connaissais pas cette auteure mais le moins que l'on puisse dire est qu'elle ne m'aura pas convaincue.
Traduit de l'Américain par Anaïs Goacolou
Toucan Noir
343 pages
20 €
Prochaine chronique : «Nostalgie, quand tu nous tues» Rodolphe Fontaine
