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Férue de littérature policière, mes goûts sont très éclectiques : romans noirs, romans à suspense, thrillers, thrillers psychologiques ou polars. Face à la profusion d'ouvrages de littérature policière, il est parfois bien difficile de faire son choix. Je vous donne donc mon avis quant à mes lectures.

23 Apr

"Les blessures du silence" - Natacha Calestrémé -

Publié par Les Polars de Marine

Amandine a 40 ans.

Elle fait le triste bilan de sa vie.

Elle va mal, très mal.

Mariée depuis 18 ans, son couple bat de l'aile.

Un jour, elle disparaît.

 

Son mari pense à un suicide, ses parents sont, quant a eux, persuadés qu'elle a été assassinée, et ses collègues de travail sont intimement convaincus qu'elle se serait enfuie avec un amant.

Mais Amandine a trois adorables petites filles et la plupart de ses proches sont persuadés que cette mère de famille ne serait jamais partie en les laissant.

Alors que s'est-il réellement passé ?

Que lui est-il arrivé ?

Où est-elle ?

Autant de questions auxquelles l'enquête tentera de répondre.

Une enquête très habilement menée au cours de laquelle les pistes seront parfaitement brouillées et où Natacha Calestrémé jouera avec les nerfs du lecteur qui n'aura cesse de se demander qui ?...

- Bon. Venons-en aux faits, dit-il.
C'est une confirmation, le taulier n'est pas dans son état normal. Il n'arrive pas à masquer sa nervosité. Qu'est-ce que ça cache ? Il m'explique qu'une femme, Amandine Moulin née Lafayette, employée administrative à la mairie du XV e a disparu depuis huit jours. Elle est mariée au professeur de français Henry Moulin. Ils ont trois files, âgées de six, sept et huit ans. La famille habite au 2 rue Auguste-Vitu, Paris XV e, et le commissariat de quartier n'a aucune piste tangible. L'entourage a été passé en revue ? Le mari est connu pour être un professeur agrégé très pédagogue et apprécié de ses élèves. Il est une des personnalités qui comptent dans l'établissement. Les parents de la disparue forment un couple à la retraite sans histoires. La sœur se révèle être une brillante chef d'entreprise, très occupée par son business. L'enquête est à son point mort car, à ce stade, aucun élément ne permet de qualifier la disparition d'Amandine en fugue, suicide ou meurtre. Elle s'est volatilisée. En dehors des parents qui s'inquiètent, personne ne lève le petit doigt. Le mari n'a pas l'air de s'en faire et les collègues de la jeune femme croient à une grande histoire d'amour.
[...]
Amandine Moulin a disparu le 5 septembre. La seule à l'avoir aperçue tandis qu'elle sortait de chez elle ce jour-là est la gardienne. Plus personne ne l'a vue après 13 heures, heure à laquelle les époux ont communiqué par téléphone une dernière fois. L'appel a duré 10 secondes seulement, et le mari n'a plus le souvenir de ce qu'ils se sont dit. Le téléphone d'Amandine a cessé d'émettre à 13h40 dans un rayon qui englobe leur logement. Le portable est sur messagerie et reste muet depuis cette date. Mais le lendemain et les jours suivants, le compte bancaire de la jeune femme a régulièrement été débité. Visiblement sa carte bleue circulait dans Paris et l'on payait de menus achats avec. Raison pour laquelle la police et son mari ont cru en premier lieu à un abandon du domicile conjugal pour les bras d'un amant. Les parents se sont opposés à cette théorie et n'ont cessé d'insister sur le fait que normalement leur fille les appelle tous les jours, sans exception, et qu'ils n'ont plus de nouvelles d'elle depuis lors. Ils ont pour deuxième argument qu'elle ne serait jamais partie sans ses enfants. D'après eux, elle est en danger, accidentée, agressée ou séquestrée quelque part. Les cliniques et hôpitaux ont été contactés, sans succès. Le sac à main de l'épouse reste introuvable et son chéquier n'a pas été utilisé depuis le 5 septembre.

Son mari la dépeint comme une femme dotée d'un caractère compliqué, difficile à vivre, selon ses propres termes, et à tendance dépressive. Il est persuadé que sa femme a mis fin à ses jours, une hypothèse totalement réfutée par les policiers, aucun corps n'ayant été retrouvé. L'attitude de cet homme qui parle de sa femme au passé laisse les enquêteurs perplexes.

Instable et colérique selon lui, effacée et triste de l'avis de ses parents.

Deux descriptions diamétralement opposées.

Alors, qui croire ??...

 

Ce n'est que petit à petit que le voile se lèvera et que le lecteur apprendra quels sont les lourds secrets qui se cachent derrière ce couple en apparence paisible et sans histoires.

 

Dans « Les blessures du silence », Natacha Calestrémé aborde avec brio le thème de la souffrance sourde, silencieuse et si dévastatrice. Un thème traité avec subtilité et intelligence. Manipulation et perversion y sont les maîtres mots.

 

L'enquête policière est parfaitement menée, sans fausse note aucune et très juste. Toutefois, si vous êtes amateur de sensations fortes, passez votre chemin. Ce roman est un ouvrage où l'on apprend, l'on comprend et surtout, qui force la réflexion face à un réel et dramatique phénomène de société.

 

Fluide et captivant, « Les blessures du silence » est une véritable réussite et, pour la seconde fois (voir chronique sur "Le voile des apparences"), je ne peux que très vivement recommander cette auteure.

 

Excellente référence !

 

 

 

 

Albin Michel - Broché – 19,90 euros TTC

 

Les pervers(e)s narcissiques sont des hommes (ou des femmes) prêt(e)s à tout pour s’aliéner la vie de l’être « aimé », mot que je place volontairement entre guillemets, car ils (elles) sont incapables d’aimer autrui. Ils (elles) ne cherchent qu’à asservir et à avilir. Ils (elles) agissent selon leurs instincts et reportent toujours la faute sur celle (celui) dont ils (elles) partagent la vie.

Eux coupables ?

Jamais…

Car dans leur esprit rongé par la maladie mentale, ce sont toujours les autres qui sont fautifs.

Ce sont des hommes ou des femmes qui sont toujours au dessus de tout soupçon, leur attitude et leur comportement en Société étant irréprochable : tendres, attentionné(e)s, offrant des cadeaux ou des bijoux, qui pourrait un seul instant deviner ce qui se passe derrière leur porte une fois celle-ci refermée ?...

Ils (elles) sont le plus souvent charmeurs ou charmeuses, enjôleurs, séduisant(e)s et sympathiques. Mais ils (elles) n’ont pas leur pareil pour manipuler, dominer et dévaloriser.

Celle ou celui qui est leur jouet n’aura plus aucune identité morale et s’enfermera dans une spirale infernale d’auto-dévalorisation pouvant parfois conduire jusqu’à l'acte ultime.

Dès lors, il est indispensable de savoir passer le cap de la culpabilité, de la honte, indispensable de prendre le temps et de savoir communiquer, de parler de cette souffrance, de savoir cesser d'être une victime, au risque de tomber dans un gouffre et de, parfois, commettre l'irréparable.

Penser à ses proches, aux conséquences de l'acte ultime qui, en plus de briser la propre vie de la victime, briserait aussi celle de sa famille.

Quant l'on pense ou parle de violence, l'on pense, la plupart du temps, à des coups physiques. Mais celle-ci peut aussi passer inaperçue et être insidieuse, sourde et dévastatrice et entraîner une annihilation de la personnalité. 

"Les blessures du silence" - Natacha Calestrémé -
"Les blessures du silence" - Natacha Calestrémé -
"Les blessures du silence" - Natacha Calestrémé -
"Les blessures du silence" - Natacha Calestrémé -
"Les blessures du silence" - Natacha Calestrémé -
"Les blessures du silence" - Natacha Calestrémé -
"Les blessures du silence" - Natacha Calestrémé -
"Les blessures du silence" - Natacha Calestrémé -
"Les blessures du silence" - Natacha Calestrémé -

Tout est possible quand la personne impliquée est le moteur de sa propre motivation. Quand c'est l'autre qui souhaite que l'on se transforme, ça ne marche pas.

"Les blessures du silence" - Natacha Calestrémé -
"Les blessures du silence" - Natacha Calestrémé -
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M
Chronique complète. Merci
Répondre
L
Merci pour ce commentaire ! <br /> J'essaie d'être la plus concise possible dans mes chroniques afin de donner l'envie (ou pas...) de lire un roman.

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À propos

Férue de littérature policière, mes goûts sont très éclectiques : romans noirs, romans à suspense, thrillers, thrillers psychologiques ou polars. Face à la profusion d'ouvrages de littérature policière, il est parfois bien difficile de faire son choix. Je vous donne donc mon avis quant à mes lectures.