Conversation avec Michel Bussi
Michel Bussi, écrivain à succès, c’est "Un avion sans elle", "Nymphéas noirs" (Coup de cœur « Les Polars de Marine), "Ne lâche pas ma main" pour les ouvrages les plus récents. Mais il est également l’auteur de : « Les couleurs de l’instant », « Sang famille », « Code Lupin », « Mourir sur Seine », « Omaha crimes ».
« Un avion sans elle » s’est vendu à plus de 400.000 exemplaires et est traduit en 22 langues. Il se place en seconde position dans la liste des romans les plus vendus après ceux de Gilles Legardinier.
Quant à « Nymphéas noirs » et « Ne lâche pas ma main », ils sont, pour le moment, traduit en 4 langues.
J’ai découvert cet auteur il y a peu et ai été séduite par cette écriture, par l’émotion suscitée, particulièrement dans « Nymphéas noirs », par sa capacité à surprendre son lecteur par un dénouement final que rien ne laisse présager ainsi que par l’originalité de ses intrigues.
J’ai donc voulu en savoir un peu plus sur cet écrivain que je remercie vivement d’avoir répondu en toute simplicité à mes nombreuses questions.
Michel Bussi, qui êtes-vous ?
Enseignant en université en géographie, je dirige également le laboratoire CNRS depuis dix ans maintenant.
Je suis également père de trois enfants. J’habite en Région Rouennaise.
Qu’est-ce qui vous plait dans l’écriture ?
J’ai toujours écrit. J’ai besoin de raconter, de faire vivre des histoires. Les nombreux encouragements des lecteurs me donnent envie de continuer dans cette voie. Et ce, même si j’ai mis du temps à me faire éditer.
Comment trouvez-vous votre inspiration ? * Comment écrivez-vous ? Avez-vous un plan ou écrivez-vous au gré de l’inspiration ?
L’inspiration est pour moi une évidence. J’ai le début de mon récit et je déroule ensuite le fil. J’ai la capacité de visualiser l’ensemble de mon intrigue. Il y a quelque chose d’un peu magique dans l’inspiration. Je m’inspire d’une simple anecdote ou d’une scène de vie. J’écris en moyenne un roman par an.
J’ai une trame très structurée, je n’écris pas au fil de mes idées. Je fais de nombreux retours en arrière, des ajouts. Esprit scientifique oblige…
Votre dernier roman : « Ne lâche pas ma main » est complètement différent de «Un avion sans elle » et «Nymphéas noirs ». Un thriller, un style et une écriture bien différents. Y a-t-il une explication à ce changement de genre ?
Je ne tiens pas à faire deux fois de suite le même genre de roman. Le style doit coller à l’atmosphère qui sied à l’endroit. D’où l’explication d’un style plus léger, ou plus cru, dans « Ne lâche pas ma main » qui se déroule sur l’île de la Réunion.
L’intrigue de « Nymphéas noirs » est particulièrement étonnante. Comment cette idée vous est-elle venue ?
En réalité, c’est après avoir vu le film « le sixième sens ». J’avais commencé par une intrigue romanesque qui a évolué en intrigue policière et dont l’écriture est devenue de plus en plus compliquée au fil des pages.
Prévoyez-vous de participer à des salons littéraires ? Lesquels ?
En 2014, Eu, Saint-Maur en Poche, Brive, Villeneuve–lez-Avignon, Lamballe
Pourquoi avoir choisi d’écrire du polar ?
Je ne suis pas attiré par l’autobiographie, ou par imposer frontalement ma vision du monde ou de l’amour. J’ai besoin d’insérer une intrigue dans mon récit. J’affectionne les constructions qui instaurent une complicité avec le lecteur, un jeu, je n’aime pas les histoires sans enjeu ni tension. A mon sens, l’émotion naît de la situation. Un roman sans histoire serait pour moi comme une musique sans mélodie.
Quels sont vos auteurs préférés ?
Barjavel, Robert Merle, Sébastien Japrisot, Pennac, Marcel Aymé, Vian, Prévert, Agatha Christie, King… Il serait bien difficile de dresser une liste exhaustive. Ils sont nombreux.
Le Goncourt a été attribué cette année à un ancien auteur de polars. Qu’en pensez-vous ?
Cela décloisonne les genres, c’est formidable ! Beaucoup de critiques ont eu l’air de découvrir avec ce roman qu’un bon livre pouvait aussi donner envie de tourner très vite les pages.
La vente de manuscrits papier enregistre une baisse au profit du numérique. Encore non significative mais en progression. Il est vrai qu’un roman broché coûte environ 20 € alors qu’un ouvrage en numérique est moins onéreux. Qui plus est, cette méthode de lecture semble plus aisée et plus pratique à l’heure du développement des tablettes. Que pensez-vous de la lecture numérique ?
Je suis de la « génération papier » mais je n’ai rien contre pour le numérique s’il permet de relancer la lecture, par exemple pour les jeunes générations. Il présente quelques avantages, comme de pouvoir lire dans un lit sans réveiller la personne qui dort à côté !
L’édition représente en moyenne 450.000 titres vendus chaque année dont 116.000 romans et 24.000 romans policiers, un chiffre qui place cette catégorie à la seconde place des romans les plus vendus après les contemporains. Que pensez-vous de cet engouement pour le polar ?
Il faut faire attention à ce que l’on met dans le mot « polar ». Ces catégories doivent être dépassées. Certains écrivains placent juste un meurtre dans leur roman, histoire de pimenter, parfois un peu artificiellement, une intrigue qui n’a rien de policier.
Qu’est-ce qui, selon vous, contribue à la réussite d’un bon roman policier ?
Une bonne accroche est essentielle. Le roman policier impose une lecture active. L’auteur doit savoir donner l’envie de tourner les pages, créer des effets de surprise et surtout combiner l’art du suspens et de l’émotion.
Avez-vous un manuscrit en écriture ?
Oui. Il est achevé et paraîtra en mai prochain. L’intrigue se situera de nouveau en Normandie.
Un scoop : le titre sera « N’oublier jamais ». Aussi étonnant que cela puisse paraître, il n’y a pas de faute d’orthographe. Le lecteur comprendra.
Vous m’avez déclaré écrire depuis toujours et n’être publié que depuis 10 ans. Avez-vous rencontré des difficultés pour faire publier votre roman ? Comment s’est fait votre choix pour l’éditeur ?
Comme beaucoup d’auteurs, mes premiers manuscrits ont été refusés par les maisons d’édition nationales. J’ai alors été publié, avec Code Lupin, par un éditeur régional. Après 3 autres romans, je suis rentré aux « Presses de la Cité » grâce au romancier Yves Jacob.
Quel est votre ressenti face aux critiques ?
Quand le nombre de critiques négatives est relativement faible, elles sont noyées, compensées par les critiques positives et on ne peut malheureusement pas faire l’unanimité.
Comment devient-on écrivain à succès ? Ce même succès a-t-il changé votre façon d’être ?
Il n’y a pas de recette miracle. Et j’espère que le succès ne m’a pas changé. J’ai besoin de rester le même. Je n’ai pas modifié ma façon de vivre ni d’être.
Quel conseil donneriez-vous à un jeune écrivain ?
Beaucoup de travail et de persévérance et parfois savoir faire preuve de beaucoup de patience avant d’être publié.
Avez-vous un livre de chevet ? Si oui, lequel ?
En réalité, j’en ai plusieurs : « Un long dimanche de fiançailles », « Les dix petits nègres », « L’écume des jours », « Le seigneur des anneaux ».
Avez-vous le temps d’avoir des loisirs ? Si oui, lesquels ?
Oui je trouve encore le temps de me consacrer à mes loisirs : les voyages, le sport, mes enfants, les sorties entre amis,…
Quelle est votre devise ?
« Tramps like us, baby, we were born to run »
Quel est votre plus beau souvenir ?
Sans hésitation : la signature de mon premier contrat d’édition et la reconnaissance après 25 années d’écriture. Et également, récemment, ma publication dans le top 10 des auteurs les plus lus (Le Figaro).
Quelle est votre plus grande peur ?
De partir avant d’avoir pu écrire toutes les histoires que j’ai en tête.
Si la vie vous offrait la possibilité de tout recommencer, feriez-vous le même parcours ou votre choix serait-il différent ?
Je n’ai aucun regret, même si j’aurais aimé que le succès arrive un peu avant.
Si vous n’aviez qu’un seul mot pour vous définir, quel serait-il ?
Je « cloisonne ». Je ne fais pas de mélanges de genres.
Quel est votre rêve le plus cher ?
Pouvoir vivre pleinement plusieurs vies sans que l’une déborde sur l’autre.
Si vous aviez la possibilité de faire un vœu, quel serait-il ?
L’adaptation cinématographique d’un de mes romans.
Le mot de la fin ?
Une question… Face à ce succès très étrange des histoires qui me passent par la tête : « Pourquoi moi ? »
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"Un avion sans elle" Michel Bussi
Vol 5403 - Istanbul-Paris - 23 décembre 1980 - 00h33. L'Airbus 5403 Istanbul-Paris décrocha. Un plongeon de près de mille mètres en moins de dix secondes, presque à la verticale, avant de se ...
http://lespolarsdemarine.over-blog.fr/-un-avion-sans-elle-michel-bussi
"Nymphéas noirs" de Michel Bussi
COUP DE COEUR Trois femmes vivaient dans un village. La première était méchante, la deuxième était menteuse, la troisième était égoïste. Leur village portait un joli nom de jardin. Giverny...
http://lespolarsdemarine.over-blog.fr/2013/11/nymph%C3%A9as-noirs-de-michel-bussi.html
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