Concerto pour quatre mains - Paul Colize
Ce qui compte, ce ne sont pas les années qu’il y a eu dans la vie, mais la vie qu’il y a eu dans les années.
Abraham Lincoln
L’homme avança de quelques pas, s’arrêta au bord du trottoir et jeta un coup d’œil vers le bout de la rue.
Il plissa les yeux et tenta de discerner la cime des marronniers qui refleurissaient sur le boulevard Arago. Son acuité visuelle avait baissé et son horizon se brouillait au-delà des cabines téléphoniques adossées au mur d’enceinte, à une trentaine de mètres.
Durant sa première année de détention, en isolement total au sous-sol de la prison, dans le quartier de haute sécurité, les arbres centenaires avaient été son dernier souffle de liberté.
A travers l’étroit soupirail de la cellule, il les avait vus agoniser avant de reprendre vie au printemps.
Il s’était promis d’aller à leur rencontre, un jour, et de poser ses mains sur leur tronc pour éprouver leur force.
Il ferma les yeux et respira à pleins poumons.
La tête lui tourna.
Les appareils photos le mirent en joue.
Il se redressa et fit face aux journalistes venus guetter sa sortie. Fidèle à sa réputation, il ferma l bouton de son veston, ajusta son nœud de cravate et plongea une main dans sa poche.
Une femme se détacha du groupe, traversa la rue et vint à sa rencontre.
- Bonjour. Vous avez l’air en forme.
Il la reconnut.
- Bonjour, Christine. Vous n’avez pas changé.
- Je vous remercie. Que comptez-vous faire maintenant ?
Il marqua un silence, parut réfléchir.
Après quelques instants, il se pencha vers la journaliste, prit le ton de la confidence et lui adressa une réponse que les principaux médias reprendraient un an plus tard.
- Entrer dans la légende.
18/02/2013 – 19h47 – Aéroport de Zaventem. Huit hommes cagoulés attaquent un fourgon de la Société Brink’s et s’emparent d’une importante quantité de colis contenant des diamants. Une facilité déconcertante. Moins de trois minutes auront suffi pour réaliser le casse du siècle. Ce sont non moins de 120 colis qui auront été dérobés pour une valeur de 150 millions de dollars.
Jean Villemont – avocat pénaliste – instruit une affaire de prime abord assez banale : celle du braquage d’un bureau de poste par Akim Bachir. Mais plus le temps passe et plus il est convaincu que, derrière cette histoire, se cache une affaire bien plus compliquée qu’il n’y parait…
Franck Jammet est un homme brillant et aux qualités multiples. Il aurait facilement pu embrasser différentes carrières. Il est soupçonné d’être à l’origine du casse du siècle, si l’on se réfère au modus operandi. Escroc né, rusé, il agit discrètement. Charmeur, séducteur, il sait toujours comment s’y prendre pour faire face aux situations difficiles.
Leila Naciri – 30 ans – avocate.
Julie Narmon. Pourvue d’une intelligence malicieuse, elle saura immédiatement user de son pouvoir de séduction.
Jean – Franck – Leila – Julie : deux hommes et deux femmes dont le destin va se croiser.
Paul Colize est un auteur que j’ai découvert, dans un premier temps, avec : Le baiser de l’ombre. Ont également été chroniqués : Back up - Un long moment de silence - L’avocat, le nain et la princesse masquée.
Auteur à multiples facettes, il manie parfaitement l’art du récit et mêle habilement le noir et l’humour. Ses personnages sont hauts et couleurs et particulièrement typés.
Un auteur qui change facilement de registre mais qui ne se départit jamais de son style. Sans précipitation aucune, tel un bon stratège, il avance ses pions un à un. Les personnages entrent dans le récit sans aucune précipitation. Ils occupent tous une place bien précise et ont un rôle déterminant. Ainsi, chacun leur tour, ils battent la mesure et composent une partition sans aucune fausse note, le tout sous la direction d’un parfait chef d’orchestre.
Fleuve Editions
474 pages – Broché
19,90 €

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