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Férue de littérature policière, mes goûts sont très éclectiques : romans noirs, romans à suspense, thrillers, thrillers psychologiques ou polars. Face à la profusion d'ouvrages de littérature policière, il est parfois bien difficile de faire son choix. Je vous donne donc mon avis quant à mes lectures.

18 May

"Les mensonges" Karen Perry

Publié par Les Polars de Marine

Harry et Robin habitent à Tanger et coulent des jours heureux avec leur fils Dillon âgé de trois ans. Jusqu’au jour où le destin va anéantir leur existence. Un tremblement de terre dans lequel Dillon va perdre la vie mais le corps de l'enfant ne sera jamais retrouvé.

Il scrute les décombres. Une image du début de soirée lui revient : debout dans l’étroit couloir, il tien son fils endormi dans ses bras – il peut presque encore sentir la douceur de sa chair, la chaleur de son corps.
Pourtant, c’est une tout autre réalité, à peine croyable, qui se dresse devant lui : le bâtiment où il travaillait, dormait, aimait, élevait un enfant, peignait, endormait son fils, où il a vécu et s’est trouvé chez lui, n’existe plus ; c’est aussi simple que cela, irrévocable. Il a sombré dans la terre, englouti, disparu.

A la douleur de la perte, succèdera l’obsession. Harry est peintre et n’aura de cesse de « croquer » son fils, au fil des années. Ne pouvant le voir grandir, il éprouve ce besoin viscéral de dessiner son visage, en imaginant comment il aurait vieilli. 

Pendant tout ce temps, j’ai caché mon chagrin, mais ces croquis ont persisté, littéralement sortis de moi par une force que je ne comprenais pas vraiment et qui guidait ma main sur le papier, encore et toujours. Sans bien savoir pourquoi, je n’ai jamais pu m’arrêter. Et j’ignore combien de temps, ce jour-là, je suis resté à les regarder. Je ne pleurais pas. A la place, il y avait un tout autre sentiment. Je ne suis pas certain de pouvoir le décrire. Le sentiment de reconnaître quelque chose. Ces croquis sont ce que j’ai dessiné de plus vrai depuis des années. Je ne crois pas à l’âme, mais si j’y croyais, je dirais que ces lignes crayonnées en ont une.
Mes dessins de Dillon sont tous datés. Et j’étais là à faire défiler les années, à faire défiler mes centaines de croquis au crayon et au fusain de l’enfant changeant avec le temps. L’enfant. Vous m’entendez parler ? Appelons-le par ce qu’il était : mon fils.

Le couple a quitté les terres Marocaines et rejoint l’Irlande et tente de gérer le quotidien du mieux qu’il le peut.

Jusqu’au jour où …

Alors que je tournais les talons, un éclair de couleur a retenu mon attention. Une écharpe, au cou d’une femme, qui flottait dans le vent. Une matière diaphane, de la soie peut-être, d’un bleu semblable à une fumée dans l’air. La femme, grande et belle, tenait un petit garçon par la main, et tous deux marchaient d’un pas décidé dans O’Connell Street. A ce moment-là, l’enfant s’est retourné et m’a regardé, et tout, autour de moi, a ralenti. Le tambour a cessé de battre. La rumeur s’est tue. La foule a disparu. En cet instant, il n’y avait plus rien, rien que l’enfant et moi, les yeux dans les yeux.
Dillon.
Mon cœur affolé a fait un bond. J’ai pris une brusque inspiration et mon sang a soudain sifflé dans mes oreilles.
Mon fils. Mon garçon perdu.

 

Dès lors, Harry n'aura plus qu'une seule et unique idée en tête : retrouver son fils. Et ce, coûte que coûte. Mais était-ce réellement Dillon ou le fruit de l’imagination d’un père qui a perdu ce qu’il avait de plus cher ? D’un père qui souffre et qui ne peut se faire à l’idée que le destin lui a ôté une part de lui-même ? Et que s’est-il réellement passé le soir du tremblement de terre ? Pourquoi n’a-t-on jamais retrouvé le corps de l’enfant ?

 

Le lecteur sera immergé dans le passé de ce couple et découvrira leurs secrets, leurs mensonges, leurs goûts, leurs envies, leurs pensées les plus intimes. Le vernis va lentement se fissurer et, au fil des lignes, par le biais des voix croisées de Harry et de Robin, finir par livrer une vérité cruelle et effrayante. Le lecteur ira d’hypothèses en hypothèses et se perdra en conjectures aussi diverses que variées. Car là réside tout le talent de l’auteur qui prend à part le lecteur afin qu’il soit partie intégrante du récit. Ce roman fait partie de ceux qui, une fois les premières pages tournées,  ne laissent aucun répit. Totalement addictif.

D’aucuns pourront trouver que le rythme de la narration est assez lent, d’autres apprécieront la faculté de l’auteur à distiller les informations avec parcimonie et à ne livrer les clefs du mystère que dans les toutes dernières pages. En conclusion, « Les mensonges » est un bon thriller psychologique.

 

 

Sous le nom de plume : Karen Perry se cache un couple d’auteurs Irlandais : Karen Gillece et Paul Perry. 

 

 

Cherche Midi

365 pages

21 €

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