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Férue de littérature policière, mes goûts sont très éclectiques : romans noirs, romans à suspense, thrillers, thrillers psychologiques ou polars. Face à la profusion d'ouvrages de littérature policière, il est parfois bien difficile de faire son choix. Je vous donne donc mon avis quant à mes lectures.

15 Jan

"Revival" Stephen King

Publié par Les Polars de Marine

1962 – Après un terrible sermon du révérend Charles Jacobs que ses fidèles garderont en mémoire très longtemps, seul un petit garçon : Jamie, semble vouer à cet homme une passion et une admiration sans borne. Il sera le seul à venir lui faire ses adieux lorsque celui-ci quitte la région.

Les années s'écoulent, Jamie grandit, intègre un groupe de rock, connaît sa première passion amoureuse et surtout, reste fasciné, tout comme l’était le révérend, par l’électricité.

Devenu adulte, la route des deux hommes va de nouveau se croiser au moment où Jamie était en train de sombrer dans l’alcool et la drogue. Paternaliste, le révérend le prendra sous son aile et s’en occupera comme de son propre fils afin de le soustraire à ses deux addictions. Jamie le suivra alors dans ses pérégrinations, découvrira son univers et se mêlera à ses expériences plus que particulières. Une rencontre qui sera toutefois de courte durée, le révérend préférant poursuivre son chemin seul. 

"Revival" Stephen King
"Revival" Stephen King
"Revival" Stephen King

Si l’on veut rester dans le ton et jouer sur les mots, “Revival” est un roman que je n’ai pas trouvé particulièrement « électrisant » ni addicitif. Mais plutôt un récit intriguant et ayant la particularité de soulever la problématique de ces hommes qui se disent guérisseurs en prétendant opérer leurs patients à mains nues et sans laisser de cicatrices. Ces "faiseurs de miracles", ces prédicateurs aux dons sulfureux, ceux que l’on appelle plus communément des « vendeurs de foi ». Ce sont, en règle générale, des pasteurs auto-proclamés qui s’enrichissent parfois considérablement aux dépens de populations déshéritées et superstitieuses. Des hommes qui, au nom de la foi, peuvent exercer une influence considérable sur certaines personnes désespérées et surtout superstitieuses. On pourrait alors croire qu’ils ne font que leur donner de l’espoir sauf que, la plupart du temps, il ne s’agit pas d’un acte gratuit.

Une coupe d’une centaine de pages dans la version originale aurait été judicieuse. L’auteur a en effet une propension trop importante à faire part des moindres fait et gestes de Jamie, ce qui a pour effet de rendre le récit trop long. Un point de vue omniscient, choix de l'auteur, qui sera à à double tranchant pour le lecteur ; celui-ci pouvant, soit apprécier de tout savoir des faits et gestes et des moindres pensées des protagonistes, soit regretter de se voir ôtée toute part d’imagination, l'auteur faisant part, à mon sens, d'un trop grand interventionnisme.

"Revival" est un récit qui ne compte pas un mais trois protagonistes : Jamie, le révérend Charles Jacobs mais aussi le rock qui a la part belle sur de très nombreuses pages. Une histoire musicale américaine qui s’ouvre en 1962 pour se refermer de nos jours. L’auteur couvre ainsi une très longue période, ce qui aura pour effet de ravir et de largement combler  tous les amateurs du genre. 

J’avoue avoir globalement été déçue par cet ouvrage qui semblait pourtant posséder toutes les qualités requises à un bon roman :

- une introduction très attrayante et énigmatique et qui laissait présager une excellente suite, 

Par un aspect au moins, nos vies ressemblent à des films. Les personnages principaux sont les membres de notre famille et nos amis. Les rôles secondaires sont tenus par nos voisins, nos collègues, des profs et des connaissances. Il y a aussi les petits rôles sans grande importance : la caissière du supermarché avec son joli sourire, le sympathique barman du troquet du coin, les types avec qui vous faites de la gym trois fois par semaine. Et bien sûr, des milliers de figurants – ces gens qui passent dans la vie de tout un chacun comme de l’eau à travers une passoire, croisés une fois et jamais revus. L’ado qui feuillette les bédés chez Barnes et Nobles et que vous devez frôler ‘en murmurant un "Excusez-moi" pour pouvoir accéder aux magazines. La femme dans la file d’à côté qui profite du feu rouge pour se remaquiller. La mère qui essuie le visage barbouillé de glace de son bambin dans le restaurant routier où vous vous êtes arrêté pour manger un bout. Le marchand qui vous a vendu un paquet de cacahuètes au dernier match de base-ball.
Seulement parfois, quelqu’un qui n’entre dans aucune de ces catégories fait irruption dans votre vie. C’est le joker, qui au fil des années sort du jeu à intervalles irréguliers, souvent en temps de crise. Au cinéma, on appelle ce genre de personnage le cinquième emploi ; où l’élément perturbateur. Quand il apparaît dans un film, on sait qu’il est là parce que le scénariste l’a voulu. Mais qui est le scénariste de nos vies. ? Le destin ou le Hasard ? Je veux croire que c’est ce dernier. Je veux y croire de tout mon cœur et de toute mon âme. Quand je pense à Charles Jacobs – mon cinquième emploi, mon élément perturbateur, mon némésis -, je ne peux supporter de croire que sa présence dans ma vie ait eu quoi que ce soit à voir avec le destin. Cela voudrait dire que toutes ces choses terribles – ces horreurs devaient arriver. S’il en est ainsi, alors al lumière n’existe pas, et notre foi en elle n’est qu’une stupide illusion. S’il en est ainsi, alors nous vivons dans le noir tels des animaux au fond d’un terrier, ou des fourmis dans leur fourmilière ?
Et nous ne sommes pas seuls.

(une introduction, qui soit dit en passant, mérite d’être relue une fois la dernière page de ce roman tournée et qui prendra alors vraiment toute sa dimension)

- un thème intéressant mais qui, à mon sens, n’a pas été suffisamment développé, le personnage de Jamie ayant occulté celui du révérend absent pendant assez longtemps.

Le suspens, quant à lui, tardera à venir et ne prendra toute sa dimension que dans la dernière partie du roman. Le rythme s’accélèrant et les lignes devenant plus addictives, le récit prend une autre tournure. Arrive alors la fin, explosive, inattendue, théâtrale et digne de ce que l'on pouvait attendre d'un "bon King". Mais, malheureusement, trop de pages un peu fades à mon goût auront été tournées avant le dénouement final. 

 

 

 

 

Editions  Albin Michel

438 pages – Broché  

23,50 €

Traduit de l’anglais par Océane Bies et Nadine Gassie

"Revival" Stephen King
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