'N'ouvre pas les yeux' John Verdon
Le corps d’une jeune mariée a été retrouvé découpé à la machette le jour de ses noces. On connait le coupable : le jardinier Hector Flores. Coupable qui s’est ‘volatilisé’. La jeune femme, fille d’un des plus riches neurochirurgiens du monde venait d'épouser un ténor de la psychiatrie : le Dr Scott Ashton, de 10 ans son aîné.
L’enquête piétine depuis 4 mois. Jack Hardwick, ancien collègue de Dave Gurney, lui-même ancien inspecteur maintenant à la retraite du NYPD, lui demande de reprendre l’enquête.
Dave Gurney va donc, dans un premier temps, rencontrer la mère de Jillian et apprendre que sa fille était loin d’être celle que l’on imagineait. L’inspecteur ne va pas tarder à se rendre compte également par lui-même que la jeune femme présentait de nombreuses parts d’ombre.
Dans ce second roman, l’auteur reprend son héros principal : l’inspecteur Gurney. John Verdon a, dans sa manière d’écrire, des similitudes avec les enquêtes de Sherlock Holmes ou autres Agatha Christie. Après ‘658’, son premier roman, l’auteur ne se départit pas de son style et nous offre un récit encore bien plus captivant que le premier. Cet auteur ne fait pas dans la surenchère de scènes sanglantes. L’enquête, quant à elle, est menée selon un plan bien structuré. Ne vous attendez donc pas à trouver des scènes violentes, à ‘voir’ des cadavres éviscérés…
Une enquête qui devient de plus en plus complexe au fil des pages et l’impression générale est celle d’une araignée qui tisse sa toile afin de mieux capturer ses proies dans ses filets. L’étau se resserre face à un assassin très patient. Dave Gurney va vite se rendre compte qu’il devient petit à petit la cible du meurtrier et que l'enquête prend une tournure bien dangereuse pour lui et sa famille quand il découvre, déposée chez lui, en son absence, une poupée décapitée.
…‘Gurney se leva, se dirigea à grands pas vers l’escalier, monta les marches deux à deux. Quelques secondes plus tard, il se retrouva sur le seuil de la chambre d’amis convertie en salle de couture. Le crépuscule ne jetait plus qu’une pâle lumière grise sur le grand lit. Il actionna l’interrupteur, l’éclairage de la lampe de chevet lui fournit toute la lumière dont il avait besoin. Adossée contre un des oreillers, il vit une poupée nue, ordinaire. Ordinaire en dehors du fait qu’on avait ôté la tête qui reposait sur la contrepointe à une petite distance du corps, face à elle.’…
J’avais beaucoup apprécié l’originalité de l’intrigue de ‘658’ et avais toutefois, lors de ma critique, émis quelques réserves car j’avais trouvé la fin du roman trop simple et quelque peu décevante. Mais dans le cas présent, le suspens est bien mieux entretenu et ces 568 pages sont menées d’une main de maître.
Toutefois, ne vous y méprenez pas. Ce roman n’est pas un thriller mais un excellent roman policier où l’accent est plus mis sur l’intrigue, la résolution de l’enquête et la psychologie des différents personnages que sur l’étalage de différentes scènes de crimes plus atroces les unes que les autres. Ce qui, personnellement, me convient parfaitement mais pourrait par contre décevoir les amateurs de sensations fortes.
568 pages
Editions Grasset
21,50 euros